Ils ont le bac en poche, et même parfois une licence ou un master. Et pourtant, ils font la manche dans la rue…
140 000 personnes n'ont pas de toit
14 % des sans-abri ont suivi des études supérieures et 10 % ont même décroché un diplôme à l’issue de leur cursus. Telle est la conclusion choc d’une enquête menée par l’INSEE et l’INED.
L’étude démontre aussi que notre pays compte actuellement pas moins de 140 000 SDF, soit une augmentation de plus de 50 % en onze ans. La crise est passée par là… En 2006, Nicolas Sarkozy, alors candidat à la présidence de la République, avait pourtant déclaré qu’il visait l’objectif de « zéro SDF » s’il était élu. « D'ici à deux ans, plus personne ne sera obligé de dormir sur le trottoir » avait-il assuré. On est loin du compte.
Des SDF au boulot
Parmi tous ces sans-abris, un quart travaille, loin de l’image d’Epinal du clochard boiteux. Ils ont un emploi, plus ou moins stable, une fragilité personnelle plus ou moins grande, et leur salaire est trop juste pour payer chaque mois un loyer. Alors ils dorment de refuges en abris, de foyers d’accueil en dortoirs tenus par des associations.
D’après les deux chercheurs, les diplômés du supérieur sans abri ont « un rapport à l’emploi un peu plus dynamique, un état de santé jugé (par eux) plus souvent comme très bon, une expérience plus tardive de la sans-domiciliation, et un soutien plus actif de leur réseau de sociabilité (amis, proches, voisins, famille) ».
D’après l’enquête, près de 15 % des sans-abri ayant fait des études supérieures ont connu une première situation de sans-domiciliation au cours de leurs études.