Après le mariage pour tous, l’impôt pour tous ? C’est l’idée défendue par un député socialiste, au nom de "la justice fiscale". Actuellement, plus d’un contribuable français sur deux ne paie pas d’impôt sur le revenu.
Faire payer tous les ménages
Aujourd'hui, sur 37,1 millions de contribuables, seuls 17,6 millions paient l'impôt sur le revenu, soit moins de la moitié (47 %). Et chaque année, le pourcentage de ménages qui paient des impôts ne cesse de diminuer. C'est pour mettre un terme à cela qu'un député socialiste propose qu’un impôt sur le revenu minimum obligatoire soit mis en place en France.
En pleine période de ras-le-bol fiscal, un socialiste propose donc de taxer par un nouveau biais les plus modestes, pour les faire participer au train de vie de la nation. Audacieux !
Le socialiste à l'origine de cette idée, qui n'est pas nouvelle en vérité, c’est le député PS de Seine-Saint-Denis Razzy Hammadi. Il a déposé ce samedi un amendement devant la commission des Finances.
Il propose tout simplement de créer une tranche supplémentaire pour les tout petits revenus, jusque-là exonérés d’impôts. Ou bien de rajouter sur la feuille d’impôt une ligne intitulée ‘cotisation civique minimum obligatoire'.
Quelques dizaines d'euros par mois
L'idée ne serait pas de pomper une part importante des ressources des ménages les plus modestes, mais de leur demander de verser au pays une somme symbolique, évaluée par ses soins "entre 30 et 50 euros par mois". Histoire de les faire participer à l’effort national !
Il en va selon lui d'une certaine idée de "la justice de l'impôt". Il espère aussi mettre fin à l'idée que les plus pauvres profiteraient du système sans y participer, une critique récurrente dans la bouche des leaders du Front National.
Le gouvernement a par ailleurs promis que les impôts allaient baisser en 2016, après des années de hausses, initiées sous Nicolas Sarkozy. Huit millions de contribuables verront leur impôt sur le revenu baisser en 2016, ce qui coûtera deux milliards d’euros aux finances publiques de la France, a annoncé début septembre le président de la République.