Un an après, quel bilan pour la réforme du Code de la route ?

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Par Olivier Boutboul Publié le 24 mai 2017 à 5h00
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@shutter - © Economie Matin
30 eurosLe coût d'un examen du Code de la route est fixé à 30 euros.

En avant toute. Adoptée dans le cadre de la loi « Croissance, activité et égalité des chances économiques » du 6 août 2015, plus connue sous le nom de « loi Macron », la réforme du Code de la route entre en régime de croisière. Et ses premiers bénéfices se font déjà sentir.

Qu'apporte cette réforme, longtemps attendue tant par les professionnels de la conduite que par leurs élèves ? Les élèves des auto-écoles peuvent désormais s'adresser à des opérateurs privés afin de passer l'épreuve théorique du Code. Les groupes La Poste et Société Générale de services (SGS) ont reçu l'agrément du ministère de l'Intérieur afin de superviser les examens et devraient couvrir l'ensemble des départements français. Tous les candidats devraient donc disposer d'un centre à proximité de chez eux, réduisant ainsi leurs déplacements et leur permettant de disposer d'horaires plus souples.

Le coût de l'examen est fixé à la modique somme de 30 euros. Une dépense compensée par la suppression des frais de présentation jusqu'ici perçus par les écoles de conduite pour les examens du code, pratique désormais interdite par la loi. Muni de son numéro de candidat attribué par la Préfecture, l'élève pourra s'inscrire directement sur le site Internet des opérateurs privés et choisir la date, le lieu et l'heure de l'examen. Les conditions de l'épreuve ont également bénéficié d'un profond lifting. Passage en revue des principaux bénéfices de la réforme pour les élèves.

Une réforme au service des élèves et de la conduite

Les élèves sont les grands gagnants de cette réforme du Code. Alors qu'ils devaient attendre en moyenne un mois pour se présenter à nouveau à l'examen en cas d'échec, ils peuvent désormais se réinscrire dans un délai de 24 heures. Nos élèves sont donc plus sereins, moins stressés – ils nous le disent, leurs parents nous le confirment. S'ils font le constat qu'ils n'étaient pas assez préparés, libre à eux, maintenant, de mettre les bouchées doubles afin de combler les quelques lacunes qui les ont fait trébucher la première fois. Un gain en sérénité, donc, mais aussi un gain de temps. Beaucoup d'auto-écoles préféraient en effet attendre que leurs élèves aient validé l'épreuve du Code avant de leur enseigner la conduite à proprement parler, afin qu'un éventuel échec à l'épreuve théorique ne recule pas trop le délai entre les heures de conduite et l'examen du permis.

La réforme permet également d'installer un climat de confiance entre les établissements et leurs élèves. Ces derniers pouvant s'inscrire quand ils le souhaitent à l'épreuve du Code, ils n'ont plus l'impression d'être limités par leur école. En décidant par eux-mêmes du moment où ils se sentent prêts, les élèves sont enfin responsabilisés : l'auto-école leur délivre les connaissances, mais la décision est la leur. Une formule gagnant-gagnant, en somme. L'épreuve théorique en elle-même est profondément réformée. En lieu et place du sempiternel écran de télévision ou de projection installé au fond d'une salle obscure, ils disposent maintenant, chacun, d'une tablette tactile individuelle. Une innovation qui n'a rien d'un gadget : couplée à un casque audio individuel, elle offre les conditions idéales pour passer l'examen. Fini, également, le boîtier obsolète servant à valider les réponses : en cas d'erreur de saisie, c'étaient toutes les réponses de l'épreuve qui étaient décalées... Avec la validation automatique des réponses sur tablette, l'examen est sécurisé. Et le candidat aussi.

Des mises en situations bien plus réalistes

Autre changement : les questions posées ont également bénéficié d'une appréciable mise à jour. Les 40 questions sont désormais automatiquement tirées au sort parmi 1 000 questions et réparties selon les neuf thèmes préétablis. Dans un centre d'examen, aucun élève ne reçoit les mêmes. Autrement dit, fini la tentation de regarder sur son voisin. L'élève reste concentré sur son épreuve, et seulement la sienne.

La nature des questions posées a changé, elle aussi. Dans chaque série, des vidéos viennent ajouter un plus même si la majorité des questions se fait toujours sur la base de photographies. Surtout, les situations présentées sont bien plus réalistes. Alors que le Code ancienne génération se concentrait principalement sur les aspects juridiques des règles de conduite, le nouvel examen fait enfin le lien entre les aspects théoriques et pratiques. En insistant sur les bons comportements à adopter, le code accompagne et forme le candidat vers ce que sera sa future vie de conducteur, et ce avant même qu'il ait pris le volant. Une véritable avancée.

Les auto-écoles se recentrent sur leur cœur de métier

Les écoles de conduite ont également tout à gagner avec cette réforme. En les déchargeant de leur ancien rôle de gestionnaires, pour ne pas dire de « vendeurs », de places d’examen du Code, la réforme soulage les auto-écoles d'un grand nombre de conflits. Qui imagine un proviseur de lycée expliquer aux parents d’élèves de terminale qu'il ne dispose pas d'assez de places pour leur faire passer le baccalauréat ? C'est pourtant ce qui se passait avant au sein des auto-écoles, qui désormais ne seront plus « récompensées » ou « sanctionnées » en fonction du taux de succès ou d'échec de leurs élèves.

Enfin, la réforme permet aux auto-écoles de fluidifier les formations qu'elles proposent. Comme mentionné précédemment, en choisissant eux-mêmes les dates et lieux de passage du Code, les élèves pourront aller plus vite vers la conduite. La réforme de l'examen du Code de la route recentre donc les auto-écoles sur leur cœur de métier : l’enseignement du code de la route, de la sécurité routière et de la conduite, et non la gestion des places de l'examen théorique. Les examinateurs de l’examen pratique de la conduite sont, eux aussi, bénéficiaires de la réforme du Code : en n'étant plus affectés à la surveillance de l'épreuve théorique, ils peuvent ainsi se recentrer sur leur cœur de métier. 142 000 examens pratiques supplémentaires devraient être réalisés chaque année grâce à ce nouveau système, contribuant à diminuer par deux le délai entre deux passages.

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Olivier Boutboul est moniteur d’auto-école depuis l’âge de 20 ans, est en charge de toute la partie pédagogique au sein d’Auto-école.net. Avant d’intégrer la startup, Olivier Boutboul était dirigeait du CERP (Centre d'Éducation Routière Professionnel), qui forme des moniteurs et directeurs d’auto-écoles dans un centre d’Île-de-France : en dix ans, Olivier Boutboul a formé une centaine de moniteurs chaque année, soit près de 1 000 moniteurs au total.