L’Ukraine, en conflit larvé depuis des mois avec la puissante Russie voisine, souffre aussi bien sur le terrain que dans son économie. Exsangue, le pays appelle l’Union européenne à l’aide.
L’Ukraine bénéficie déjà d’un plan d’aide du FMI de 40 milliards de dollars. De l’argent qui a permis d’endiguer une chute de son économie, qui sombrait en même temps que la monnaie du pays (le hrivna). Mais passé le temps de la stabilisation, il faut maintenant repartir sur des bases plus saines. Et l’effort va une fois de plus porter sur la bonne volonté des créanciers.
Un plan insuffisant
Car la dette du pays est difficilement soutenable. L’Ukraine voudrait effacer d’un trait de plume une partie de sa dette souveraine, soit 13,8 milliards d’euros sous forme de réduction des taux d’intérêt ou tout simplement d’abandon de créances, qui pourraient s’étaler sur les quatre prochaines années. Une pilule amère pour les créanciers, notamment… la Russie, qui détient un tiers de la dette du pays.
Moscou acceptera t-il d’alléger le fardeau de la dette d’un pays contre lequel il est en conflit ouvert ? Rien n’est moins certain, mais les bailleurs internationaux ne laisseront peut-être pas le choix à la Russie, cela pouvant intégrer l’éventail des sanctions contre le pays et Vladimir Poutine. Moody’s a en tout cas fait savoir que l’Ukraine allait au devant d’un défaut de paiement probable.
L’Union européenne soutient le régime
Pendant ce temps, la politique se poursuit. Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne, sera ainsi présent au Conseil des ministres du pays lundi 30 mars afin de montrer le soutien de l’Union envers le pays. Petro Porochenko, le président ukrainien, s’est lancé dans une lutte contre la corruption qui gangrène les plus hautes sphères du pouvoir : les oligarques et même les membres de son administration ne sont pas à l’abri. Voilà qui sera indispensable pour obtenir la confiance des créanciers.