Viktor Ianoukovitch tient bon face à la contestation pro-européenne qui agite son pays, l'Ukraine, depuis plusieurs semaines.
Le voici récompensé par Moscou. La Russie a décidé mardi d'investir 15 milliards de dollars dans des obligations émises par Kiev.
La Russie prête à investir en Ukraine pour l'éloigner de l'Europe
Vladimir Poutine récompenses ses fidèles. Le président russe a multiplié mardi les signes envers son homologue ukrainien pour le remercier d'avoir tenu bon face aux manifestations pro-européennes de grande ampleur, en Ukraine. Poutine a de fait déclaré être prêt à investir 15 milliards de dollars via le fonds souverain russe, dans des obligations émises par le gouvernement d'Ukraine.
Moscou fait baisser la facture de gaz de Kiev
Il a également déclaré que Gazprom, la compagnie pétrolière et gazière publique de Russie, était prêtre à réduire d'un tiers le prix du gaz vendu par Moscou à son voisin. L'accord à ce sujet a même été signé par les deux ministres de l'Energie. Ce dernier fixe à 268,50 dollars les 1 000 mètres cubes de gaz contre plus de 400 dollars actuellement. Toujours sur le plan énergétique, Moscou a décidé de remettre en route ses livraison de pétrole brut à la raffinerie d'Odessa, stoppées depuis 3 ans.
Bientôt une union douanière entre la Russie et l'Ukraine ?
Des décisions qui rassurent l'Ukraine, en proie à de telles difficultés financières qu'elle était prêtre, soit à se tourner vers l'Europe, soit à ne plus pouvoir régler ses factures d'énergie à la Russie. Sur un autre sujet, parmi les accords signés hier, l'un d'eux prévoit de lever les limitations commerciales entre les deux voisins pour 2013 et 2014. La question de l'union douanière n'a en revanche pas été abordée. Mais elle pourrait l'être dans un futur proche, un accord semblable ayant été signé avec la Biélorussie et le Kazakhstan.
Des accords qui ont réveillé la colère des manifestants
Il n'en fallait pas moins pour réveiller l'opposition qui a repris de plus belle après l'annonce de la signature de ces accords. Les manifestants, sous la houlette de Vitaly Klitschko, ont accusé Ianoukovitch de vouloir vendre le pays à la Russie. Pour le président ukrainien, l'Europe est désormais hors-course, mais reste à régler la question des manifestants, toujours aussi nombreux dans les rues de Kiev.