L’oiseau Twitter a du plomb dans l’aile

Anton Kunin
Par Anton Kunin Publié le 26 décembre 2016 à 19h12
Twitter%20image
26,7 %L'action Twitter a baissé de 26,7 % en un an à la Bourse de New York.

La série noire continue chez Twitter. Alors que deux autres cadres dirigeants s’apprêtent à quitter le navire dans quelques heures, en bourse, le titre a perdu 12,8 % en deux semaines.

Des pertes en série

Décidément, ça ne va plus chez Twitter... Adam Messinger, Directeur de la technologie, et Josh McFarland, Vice-président à la gestion de produit, ont annoncé leur démission, effective le 27 décembre 2016. Ils emboîtent le pas à Adam Bain, chef des opérations, parti début novembre, et à Richard Alfonsi, Vice-président des ventes de publicité, parti rejoindre le spécialiste des paiements Stripe début décembre 2016.

Résultat : cette année encore, Twitter n’aura pas fait de cadeau à ses actionnaires. Le titre a perdu 26,7 % en un an et 37,5 % depuis son introduction en bourse le 15 novembre 2013. Trip Chowdry, analyste chez Global Equities Research, estime même que Twitter est « foutu » et qu’il « ne vaut même pas 10 dollars ». « Beaucoup d’investisseurs ont stupidement bâti leur thèse, basée sur de la pure bêtise », écrit-il. Les analystes de Mizuho, pour leur part, préviennent que ces départs sont susceptibles de « créer des risques d’investissement majeurs ». En clair : les annonceurs ayant moins confiance en la stabilité de Twitter, les gros budgets publicitaires risquent de lui échapper. L’embarrassante vague de facturations erronées qui a touché un nombre d’annonceurs en novembre et décembre 2016 ne peut que rajouter de l’huile sur le feu.

Une multitude de problèmes

Depuis quelques années, Twitter est en proie à des messages offensifs qui prolifèrent sur ses pages. La haine, le harcèlement et le dénigrement sont devenus monnaie courante sur le réseau social. Pire, à en croire Leslie Miley, l’ancien Directeur de l'ingénierie, Twitter ferait exprès de ne pas bannir les membres proférant des propos offensifs afin de ne pas plomber la croissance de la base d’utilisateurs, une croissance qui affiche seulement 3 % sur les trois premiers trimestres de 2016. Le chiffre d’affaires, quant a lui, a progressé de seulement 8 % au troisième trimestre, contre 58 % il y a un an.
Selon les analystes, c’est la combinaison de ces facteurs qui a miné la confiance des candidats à l’acquisition du réseau social. Walt Disney, Google, et Salesforce ont tous lâché pied, et Twitter n’a toujours pas trouvé de repreneur.

Pendant ce temps, les licenciements continuent. 300 collaborateurs, soit 8 % de la main-d’oeuvre, seront obligés de quitter l’entreprise dans le cadre d’un plan de départs annoncé en octobre 2016. Ceci, après le licenciement de 336 salariés avec le retour aux commandes de Jack Dorsey il y a un an.

Anton Kunin

Après son Master de journalisme, Anton Kunin a rejoint l'équipe d'ÉconomieMatin, où il écrit sur des sujets liés à la consommation, la banque, l'immobilier, l'e-commerce et les transports.

Suivez-nous sur Google News Economie Matin - Soutenez-nous en nous ajoutant à vos favoris Google Actualités.