Vous avez aimé la TVA sur les livres numériques à 7 % depuis le début de l'année ? Vous adorerez la TVA à 19,6 % si la Commission Européenne fait plier le gouvernement français. Longtemps réclamée par les éditeurs français qui ne comprenaient pas pourquoi la TVA pouvait être différente selon le support, l'alignement de la TVA réalisée en début d'année sous le gouvernement Fillon irrite Bruxelles.
Pourquoi ? Tout simplement parce que la TVA à taux réduit pour les e-books ne fait pas partie de la liste autorisée. Et qu'il faut pour cela un vote unanime des 27 Etats membres de l'Union Européenne. Et quand on sait que déjà, le taux réduit de TVA sur la restauration a nécessité des années de négociations.... Le plus drôle dans tout cela, c'est que Bruxelles est parfaitement conscient de l'ineptie de la chose. Seulement voilà : quand la liste des produits et services autorisés à bénéficier d'un taux réduit de TVA a été arrêtée, le livre numérique n'existait pas ! Résultat, Bruxelles menace de sanctionner Paris, mais Paris tient bon. Blocage.
La bonne nouvelle, c'est que les éditeurs n'ont globalement pas reporté cette baisse sur le prix livres numériques, tant à cause des grilles tarifaires rigides d'Apple ou Amazon, que des prix psychologiques choisis par la plupart d'entre eux, normalement inférieurs de 30 % au prix de l'édition papier. Le changement de taux de TVA n'impacterait donc "que" leur marge. Or justement, les éditeurs rêvent de voir le livre électronique se développer, car un livre numérique ne leur coûte rien à imprimer ou à distribuer, c'est quasiment 100 % de marge brute, hors TVA.
Le livre numérique a donc tous les avantages... même s'il s'accompagne aussi d'un phénomène non maitrisable : le piratage des contenus, comme pour la musique ou le cinéma. La plupart des e-books sont disponibles en téléchargement pirate sur les forums de torrent. Mais coup de chance, l'installation d'un livre numérique sur une liseuse ou tablette est un poil plus complexe que l'écoute d'un MP3 pirate, ou le visionnage d'une vidéo copiée illégalement. Jusqu'à quand ?