Les jeunes pousses françaises profitent à plein d'un écosystème favorable, qu'il soit promu par Business France ou des investisseurs, privés, comme SGH Capital.
Cocorico : le désormais célèbre coq rose associé à la French Tech n'a jamais eu aussi fière allure. Qu'on en juge : lors du dernier Consumer Electronics Show (CES), la grand-messe annuelle de l'innovation technologique, qui se tenait du 8 au 12 janvier à Las Vegas, les start-up françaises ont, pour la première fois, dépassé leurs concurrentes américaines en termes de présence. Quelque 381 jeunes pousses tricolores avaient ainsi fait le déplacement, représentant pas moins de 26% des entreprises présentes sur le salon.
Un écosystème très favorable
Un succès qui s'explique en grande partie par l'écosystème français et, en particulier, le rôle crucial endossé par Business France. Contrairement aux précédentes éditions, l'agence de promotion de l'internationalisation des entreprises françaises a réussi à fédérer sous la seule bannière de la French Tech, et au sein du même espace d'exposition, pas moins de neuf régions de l'Hexagone. Un travail de simplification démarré bien en amont, reflétant la nouvelle stratégie d'appui public au commerce extérieur, dont le but est de constituer une « Team France Export » coordonnée.
Réunie au sein de l'Eureka Park, cette délégation homogène a permis de renforcer la visibilité de l'offre française et de ses régions auprès des visiteurs internationaux. « C'est un progrès énorme, juge auprès des Echos Maxime Sabahec, en charge du programme start-up chez Business France. Cela offre une lecture beaucoup plus claire aux visiteurs internationaux, dont beaucoup ne savaient pas du tout à quoi se référaient les régions » françaises. Parallèlement, Business France a également mis en place des French Tech Tours, permettant à des jeunes pousses de prospecter les marchés étrangers.
Les investisseurs français misent sur les start-up
Si la puissance publique se démène pour promouvoir les start-up tricolores, les investisseurs hexagonaux ne sont pas en reste. A l'image de SGH Capital, du Français Alexandre Azoulay, qui soutient activement plusieurs jeunes pousses dans leur développement. Parmi elles, Fretlink, une entreprise créée à Paris en 2015, qui a levé 6 millions d'euros en 2018 et s'apprête à solliciter à nouveau les investisseurs, à hauteur de 30 millions d'euros. Spécialisée dans le fret routier, la start-up utilise les algorithmes et la donnée pour optimiser le transport de marchandises des industriels. Une recette gagnante, Fretlink ayant réalisé 1,3 million de chiffre d'affaires en 2017 et étant passée de 10 à 100 salariés en moins de trois ans.
SGH Capital a également misé sur Deliver.ee, une autre jeune pousse présente sur le secteur des transports. L'entreprise a lancé, en mars dernier, Mothership, la première plateforme SaaS d'orchestration automatisée des livraisons au départ des points de vente. Déployée au sein de ces derniers, la solution permet aux enseignes de distribution de devenir pleinement omnicanales, en proposant, notamment, à leurs clients online la livraison le jour même. Une solution qui a d'ores et déjà séduit 250 transporteurs partenaires, tout en permettant aux retailers d'y inclure leurs propres livreurs salariés et leurs prestataires de livraison locaux.
Bientôt un indice des meilleurs start-up françaises ?
Avec le vent en poupe, l'offre française continue de s'affirmer et de se structurer. Le secrétaire d'Etat au Numérique, Mounir Mahjoubi, vient ainsi d'annoncer le 8 janvier la création future du « Next 40 », le premier indice boursier rassemblant les start-up françaises les plus prometteuses. « Ce sera un indice des 40 start-up dont on considère qu'elles ont le plus fort potentiel de développement économique et d'impact sur la planète et les humains », a précisé le ministre qui, s'il n'a pu se rendre au CES 2019, affirme haut et fort que « la French Tech (représente) des boites qui ont de l'impact et qui sont viables ». A bon entendeur.