Dans le cadre de la journée mondiale contre le cancer, la Toulouse Oncoweek à l’ambition de fédérer de nombreux acteurs dans la lutte contre cette maladie. Mettre en lumière les dernières innovations mondiales en matière d’oncologie est aussi un des buts de ces rencontres.
Une première mondiale sera annoncée lors de cette semaine Oncoweek, ce sera à n’en pas douter un des phares de cette semaine. Une équipe Toulousaine propose une nouvelle approche dans le traitement des mélanomes, des essais thérapeutiques sont commencés.
Le mélanome, cancer très répandu, agressif et potentiellement mortel fait parti des cancers pour lesquels la recherche mondiale est très active. Ce cancer représente plus de 11000 nouveaux cas par an en France, c’est le cancer dont le nombre de nouveaux cas est le plus en augmentation tous les ans. (10% par an depuis 50 ans) Les nombreuses alertes en particulier des dermatologues ces dernières années ont sensibilisé les Français, surtout pour les expositions au soleil.
Dans ces cancers l’Immunothérapie est considérée depuis quelques années comme le traitement de référence. Ces traitements consistent à donner au système immunitaire les capacités de détruire ces cancers. Malheureusement ces traitements immunitaires ne sont efficaces que chez un faible pourcentage de patients, les échecs sont nombreux. En particulier du fait d’une réponse immunitaire très inégale d’un patient à l’autre, certains rechutent rapidement après l’instauration des traitements (moins de deux ans.)
C’est donc un espoir donné par la recherche Toulousaine, espoir qui pourrait venir de l’utilisation de médicaments déjà utilisés dans notre pays, les anti-TNF. Ce sont deux chercheurs toulousains, le professeur Bruno SEGUI du centre de recherche en cancérologie de Toulouse (CRCT) et le professeur Nicolas MEYER, chercheur au sein de l’institut universitaire du cancer de Toulouse Oncopole( IUCT-O) qui sont à l‘origine de ces recherches avec leurs équipes. Ils annoncent la mise en place d’essais cliniques dès début 2018.
Leurs travaux ont permis de mettre en évidence des éléments important de l’activité des anti-TNF. Le TNF est un facteur impliqué dans les inflammations, il participerait à la résistance des mélanomes aux traitements immunothérapiques. Les TNF empêcheraient le système immunitaire de faire correctement son travail. Certains effets secondaires aux traitements par l’immunothérapie ne seraient pas non plus étrangers aux actions du TNF.
Après des études pré-cliniques effectuées par les équipes du professeur Bruno SEGUI au CRCT, deux essais cliniques vont commencer. Ces essais seront conduits à IUCT-O sous la direction du professeur Nicolas MEYER, consisteront à utiliser des anti-TNF, médicaments déjà utilisés dans des maladies inflammatoires ou auto-immunes, afin d’améliorer l’efficacité des immunothérapies conduites dans les mélanomes.
Cette découverte qui a déjà fait l’objet de publications dans « Nature communication » puis d’un dépôt de brevet international permettant la conduite d’essais cliniques, sera à n’en pas douter un moment fort de la semaine ONCOWEEK .
Cette découverte montre l’intérêt majeur de la création du centre de recherche Oncopole de Toulouse. Ce regroupement de plusieurs équipes de recherche sur le même lieu et dans la même unité de travail à permis un transfert très rapide des données de la recherche fondamentale vers la recherche clinique.
Outre cette découverte, ce sont bien d’autres équipes de recherches qui sont aujourd’hui très actives. Des chercheurs de renommés mondiales viennent travailler à Toulouse en particulier pour les conditions de recherche exceptionnelles. Des recherches sont en cours en ce moment sur les cancers du pancréas, sur les leucémies aigües myéloïdes entre autres.
Une information de dernière minute nous apprend que lors de la semaine Oncoweek, une communication sera faite par Pierre SONVEAUX, de l’université catholique de Louvain, sur une autre découverte porteuse d’espoir pour les malades atteints de cancers. Cette équipe de recherche espère un jour développer un traitement qui bloquerait le développement des métastases.
Ces métastases (tumeurs secondaires) sont responsables de 90% des décès liés aux cancers. Depuis 2014 cette équipe de recherche teste une nouvelle molécule dans un premier temps sur la souris le MITOQ. Cette molécule bloquerait systématiquement le développement des métastases. Des essais sur l’homme sont actuellement en phase de développement avec cette molécule et une autre présentant les mêmes résultats. Un espoir important pour lequel une industrie pharmaceutique Belge BePhamaBel a engagé des investissements importants.