Economie Matin : "Etes-vous le petit qui veut reprendre le gros ?"
Daniel Sauvaget, PDG de Tilly-Sebco : Je suis surtout à la tête d'une entreprise qui travaille sur le même secteur d’activité que Doux : je parle bien de l’activité export de Doux. Je connais très bien ce marché, je connais très bien ce metier, je connais très bien les clients du Groupe Doux. J’ai également visité les sites de Doux et pu apprécier le professionnalisme du personnel et de l’encadrement, et j’ai la chance d’avoir autour de moi des cadres compétents qui ont permis de redresser Tilly Sabco. Nous avons donc la compétence pour oser préempter les deux ensembles du groupe Doux de Chantenay et Chateaulin, ce qui représente 588 CDI, et nous reprendrons aussi l’ensemble des CDD en cours. C’est une activité qui est évaluée à 280 millions d’euros.
Economie Matin : Mais Tilly-Sabco n’en fait que la moitié...
Pour un tel projet, il faut deux ingrédients, les compétences humaines, et les moyens financers. Les compétences humaines, je considère les avoir : elles existent chez Doux, et elles sont complémentaires des nôtres. Concernant le montage financier, il a été élaboré de manière à faire en sorte que le fonds de roulement net de Tilly Sabco finance 50 % du BFR (besoin en fonds de roulement) du futur ensemble. Pour financer le reste, nous utiliserons les outils classiques de factoring ou autre solutions proches. Dans l’offre remise aux administrateurs judiciaires, nous expliquons que nous ferons également une augmentation de capital, et souscriront des moyens de financement moyen terme, mais vous comprendrez que je souhaite rester discret sur les partenaires qui m’accompagnent dans ce projet car les enjeux sont très importants, et les négociations sont en phase de finalisation.
Economie Matin : Est ce que ce secteur de la volaille n’est pas durablement sinistré ?
Le redressement de Tilly-Sabco démontre que ce n’est pas une fatalité. Quand j’ai repris le contrôle de l’entreprise ses fonds propres étaient négatifs de 6,5 millions d’euros. A fin 2011 ils sont positifs de 11,2 millions. Le fond de roulement net couvre plus que le BFR de l’entreprise. A fin 2011, nous avions une trésorerie nette positive de 3 millions d’euros, ce que l’on appelle communément le trésor de guerre. C’est cette somme là qui permet d’investir. Sur les trois dernières années, nous avons modernisé notre outil et investit 11 milllions d’euros.
Economie Matin : Votre dosssier est, d’après nos informations, le favori de Bercy, comment l’expliquez-vous ?
Je n’ai aucune connaissance particulière sur cet aspect des choses. Je pense savoir par ailleurs que notre dossier est particulièrement complet et précis par rapport aux autres. Nous nous sommes attachés à fournir tous les détails de notre projet, alors même que les délais étaient très courts, ce qui sans doute explique la crédibilité que les pouvoirs publics lui portent.
Economie Matin : En terme d’emplois, vous en reprendriez près de 600 ; quid des 2800 autres ?
Notre offre se limite au seul périmètre des activités export du Groupe Doux. A ma connaissance, c’est la seule offre qui concerne cette activité. elle est complémentaire des autres.