TQM : ces trois petites lettres signent le retour d’une théorie monétaire oubliée… mais qui en dit long sur la hausse des prix qui nous attend – sur les marchés et dans l’économie réelle.
En matière de technologie et de progrès matériels, nous découvrons sans arrêt de nouvelles choses.
En matière d’amour, de banques centrales et du reste de la vie… nous découvrons les mêmes choses, encore et encore.
Et ce que nous avons toutes les chances de redécouvrir dans les mois qui viennent, c’est la Théorie quantitative de la monnaie, ou TQM.
Qu’est-ce que la Théorie quantitative de la monnaie ?
L’idée a été avancée pour la première fois par Nicolas Copernic, le légendaire mathématicien polonais, en 1517.
Depuis, elle a profité d’une gloire de cigale… émergeant par épisodes des profondeurs de la théorie monétaire… avant de disparaître à nouveau.
La TQM décrit – au moins dans les grandes lignes – les raisons pour lesquelles les prix grimpent. Elle nous dit aussi, grosso modo, que plus il y a d’argent en circulation, plus les prix grimperont.
Les prix grimpent en ce moment même. Aux Etats-Unis, le coût de la main-d’oeuvre augmente, avec un bond de 7,2% de la rémunération horaire au premier trimestre, selon une estimation du Bureau US des statistiques de l’emploi.
Dans le même temps, l’économiste Roger Bootle, qui est célèbre pour avoir remarqué que l’inflation avait plongé à la fin des années 1990, annonce qu’elle est revenue au premier plan. Dans Bloomberg :
“Le danger de la déflation est passé, et les risques ont sans aucun doute basculé dans l’autre direction. Jusqu’où l’inflation va-t-elle grimper, et pendant combien de temps – c’est sujet à débat. Mais je ne doute pas vraiment qu’il y ait eu un changement majeur.”
Un phénomène bidon
L’inflation est évidente sur les marchés boursiers depuis de nombreuses années – mais personne ne s’inquiète d’une hausse des cours. Donald Trump s’en est même vanté, ne réalisant pas que c’était un signe d’échec, non de succès.
Des cours élevés ne sont une bonne chose que lorsqu’ils signalent une véritable augmentation des bénéfices – c’est-à-dire lorsque les entreprises vendent vraiment plus de produits et empochent plus de profits.
L’inflation des prix – causée par la fausse monnaie – est un phénomène entièrement différent.
Comme nous l’avons vu, elle pousse les investisseurs à cesser de tenter de découvrir la vraie valeur des entreprises, et à spéculer sur des actions surmédiatisées comme GameStop et AMC… sur les cryptomonnaies… et sur le marché lui-même.
La TQM mise à l’épreuve
Selon les manuels d’économie, lorsque les banquiers centraux voient des signes d’inflation naissante, ils devraient commencer à resserrer leurs politiques d’argent facile, revenant à des taux d’intérêt plus normaux.
Au lieu de cela, ils choisissent de les ignorer. Selon MarketWatch :
“John Williams, président de la Fed de New York, a déclaré qu’il ne pensait pas que le moment soit venu de ralentir les rachats d’actifs par la Fed…”
Sans le faire exprès, la Réserve fédérale met la TQM à l’épreuve.
En 12 mois, de mars 2020 à mars 2021, la Fed a augmenté son bilan de 75%. Depuis, elle a ralenti, mais injecte toujours de la nouvelle monnaie (si on en juge par son bilan) au rythme de 17% annuellement.
Est-ce que cela signifie que les prix augmenteront au rythme de 17% ?
Non : la TQM n’est pas aussi simple…
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