TGV Aquitaine : tarifs, dessertes, l’équation impossible

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Par Aurélien Delacroix Modifié le 9 juin 2015 à 6h50
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@shutter - © Economie Matin
150 MILLIONSLe déficit de la ligne TGV Tours-Bordeaux pourrait dépasser les 150 millions d?euros prévus initialement.

Pour la ligne TGV Tours-Bordeaux, la SNCF roule sur des charbons ardents. Certaines villes desservies s’étaient vues promettre monts et merveilles il y a quelques années, mais il leur faudra se montre réalistes, prévient Jean Auroux, nommé « facilitateur » pour la SNCF, en charge de mettre en place un terrain d’entente entre l’entreprise et les collectivités locales.

En 2009, l’État s’était entendu avec plusieurs villes pour boucler le financement du chantier. En jeu : un certain nombre de dessertes quotidiennes pour cinq collectivités locales, qui engage les autorités au travers d’une convention.

Une entente hors SNCF

Malheureusement, la SNCF a été mise à l’écart de ces négociations. Et alors que la nouvelle ligne TGV Tours-Bordeaux doit être inaugurée en 2017, la société prévient qu’elle ne pourra pas respecter la parole de l’État sur plusieurs points. Jean Auroux, ancien ministre du Travail de François Mitterrand, a donc été appelé à la rescousse pour plancher sur un projet « réaliste ».

Et ce programme sera loin de faire des heureux. La SNCF fait ici face à plusieurs obstacles. D’une part, le nombre de voyageurs prévu devrait être plus faible que prévu : au lieu de l’hypothèse de 15 millions avancée en 2009, le scénario probable tourne autour des 13 millions pour 2017. D’autre part, les frais de péage dus par la SNCF au concessionnaire de la ligne, Lisea (filiale à un tiers de Vinci) sont très élevés.

Une perte d’exploitation trop élevée

Jean Auroux a calculé que la perte d’exploitation se hissera à hauteur de 150 millions d’euros par an ! Et c’est un chiffre minimal. De fait, ses préconisations sont d’éviter la multiplication inutile des trains ne transportant que 50% de voyageurs. Ses propositions se veulent plus humbles que les objectifs affichés. Angoulême et Poitiers, entre autres, devront s’asseoir sur plusieurs trains attendus.

Le « facilitateur » propose de mettre en place un mélange plus réaliste associant TGV, trains expresse régionaux, trains interdit. Il ajoute une clause de « revoyure » d’ici 18 mois afin de faire le point sur le sujet.

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De formation économiste, Aurélien s'est spécialisé dans le domaine de la technologie, plus particulièrement dans l'émergence de l'intelligence artificielle et ses implications sociétales.