C’est au tour d'un constructeur automobile français de se retrouver dans le collimateur. Après le scandale Volkswagen, Renault est également soupçonné d’avoir triché sur les tests antipollution. Les responsables de l’entreprise vont avoir l’occasion de s’expliquer aujourd’hui devant une commission technique indépendante. Action ou vérité ?!
Des anomalies constatées
Au cours des premiers tests d'émissions voulus par la ministre de l'Écologie Ségolène Royal dans la foulée du scandale Volkswagen, des anomalies ont été observées sur certains véhicules Renault. Il s’agit notamment de dépassement de normes pour le CO2 et les oxydes d'azote. Ces contrôles, menés depuis novembre, visent à s’assurer que les marques présentes en France respectent bien la réglementation européenne en matière d'émissions polluantes.
Plusieurs constructeurs -PSA, Volkswagen, Mercedes, Ford, Opel, Toyota et BMW- ont déjà été auditionnés par l'Utac, l'organisme de certification national, qui prévoit à terme d’entendre l’ensemble des constructeurs ayant un pied dans l'Hexagone.
Comme un doute
Si Renault n’est pas soupçonné, comme son concurrent allemand, d’avoir installé sur certains moteurs diesel des logiciels fraudeurs (capables de détecter automatiquement à quel moment ils étaient soumis à un test de mesure antipollution par les autorités), elle devra tout de même répondre à certaines interrogations : pourquoi y at-il un écart entre les émissions polluantes des voitures en conditions d'homologation et en situation réelle ? Pourquoi, aussi, certains modèles dépassent-ils les émissions d'oxydes d'azote autorisées pour être homologués ? L’audition aura lieu devant une commission réunissant des experts et des parlementaires.
Depuis les perquisitions menées par la Direction de la concurrence et de la répression des fraudes dans trois sites Renault, l’action du groupe chute en bourse. Elle est passée en quelques heures de 83 à 67 puis finalement 77,75 euros. Soit une perte de 4 milliards d'euros de capitalisation. Au grand dam de l’État, qui venait d’augmenter sa participation dans le fleuron français (à hauteur de 19,7 %, soit 4,7 % supplémentaire achetés en avril 2015) …