Taxes sur la bière : les brasseurs ne veulent pas trinquer

Photo Jean Baptiste Giraud
Par Jean-Baptiste Giraud Publié le 2 octobre 2012 à 4h47

"Suite à l'annonce du gouvernement de multiplier par 2,5 les taxes sur la bière, [...] le président des Brasseurs de France et toute la profession brassicole souhaitent vous faire part de leur stupéfaction et de leur incompréhension façe à de telles mesures". C'est en ces termes choisis qu'une invitation a été envoyée à la presse hier soir, proposant aux journalistes à venir entendre ce mardi matin les récriminations de producteurs français de bière, assommés par les mesures fiscales présentées dans le projet de loi de finances de la Sécurité Sociale.

Sur un chiffre d'affaires annuel de 2 milliards d'euros (chiffre 2011), les taxes représentent déja 330 millons d'euros. Or les fiscalistes de Bercy qui ont élaboré le projet de loi de finances prévoient de collecter 500 millions de plus en 2013, en augmentant la taxe sur la bière. Un brin technique, celle-ci est calculée à l'hectolitre par degré d'alcool. Ainsi, une bière dite de tradition, style trappiste, verrait sa taxe passer de 27,5 euros l'hectolitre, à 72 euros ! Rapporté au litre, cette augmentation n'est pas neutre. Sur un pack de bières, la hausse du prix, à cause de la hausse des taxes, serait d'au moins 15 % affirment les Brasseurs de France.

Or, non seulement la profession brassicole ne se porte pas bien (le chiffre d'affaires 2010 était de 2,3 milliards d'euros, et la consommation a chuté de 30 % en dix ans), mais elle dénonce surtout une illégalité manifeste par rapport au vin, autre boisson alcoolique, mais de tradition française...Le vin pèse 7,4 milliards d'euros, et les spiriteux, 4,8 milliards. Sur les 2,5 milliards de taxes collectées sur les alcools (chiffre 2007, source INSEE), Les taxes sur les spiriteux représentaient 80% du total, celles sur la bière (avant réforme) 10 %, et celles sur le vin, seulement... 5 %.

Laissez un commentaire
Photo Jean Baptiste Giraud

Jean-Baptiste Giraud est le fondateur et directeur de la rédaction d'Economie Matin.  Jean-Baptiste Giraud a commencé sa carrière comme journaliste reporter à Radio France, puis a passé neuf ans à BFM comme reporter, matinalier, chroniqueur et intervieweur. En parallèle, il était également journaliste pour TF1, où il réalisait des reportages et des programmes courts diffusés en prime-time.  En 2004, il fonde Economie Matin, qui devient le premier hebdomadaire économique français. Celui-ci atteint une diffusion de 600.000 exemplaires (OJD) en juin 2006. Un fonds economique espagnol prendra le contrôle de l'hebdomadaire en 2007. Après avoir créé dans la foulée plusieurs entreprises (Versailles Events, Versailles+, Les Editions Digitales), Jean-Baptiste Giraud a participé en 2010/2011 au lancement du pure player Atlantico, dont il est resté rédacteur en chef pendant un an. En 2012, soliicité par un investisseur pour créer un pure-player économique,  il décide de relancer EconomieMatin sur Internet  avec les investisseurs historiques du premier tour de Economie Matin, version papier.  Éditorialiste économique sur Sud Radio de 2016 à 2018, Il a également présenté le « Mag de l’Eco » sur RTL de 2016 à 2019, et « Questions au saut du lit » toujours sur RTL, jusqu’en septembre 2021.  Jean-Baptiste Giraud est également l'auteur de nombreux ouvrages, dont « Dernière crise avant l’Apocalypse », paru chez Ring en 2021, mais aussi de "Combien ça coute, combien ça rapporte" (Eyrolles), "Les grands esprits ont toujours tort", "Pourquoi les rayures ont-elles des zèbres", "Pourquoi les bois ont-ils des cerfs", "Histoires bêtes" (Editions du Moment) ou encore du " Guide des bécébranchés" (L'Archipel).