"Suite à l'annonce du gouvernement de multiplier par 2,5 les taxes sur la bière, [...] le président des Brasseurs de France et toute la profession brassicole souhaitent vous faire part de leur stupéfaction et de leur incompréhension façe à de telles mesures". C'est en ces termes choisis qu'une invitation a été envoyée à la presse hier soir, proposant aux journalistes à venir entendre ce mardi matin les récriminations de producteurs français de bière, assommés par les mesures fiscales présentées dans le projet de loi de finances de la Sécurité Sociale.
Sur un chiffre d'affaires annuel de 2 milliards d'euros (chiffre 2011), les taxes représentent déja 330 millons d'euros. Or les fiscalistes de Bercy qui ont élaboré le projet de loi de finances prévoient de collecter 500 millions de plus en 2013, en augmentant la taxe sur la bière. Un brin technique, celle-ci est calculée à l'hectolitre par degré d'alcool. Ainsi, une bière dite de tradition, style trappiste, verrait sa taxe passer de 27,5 euros l'hectolitre, à 72 euros ! Rapporté au litre, cette augmentation n'est pas neutre. Sur un pack de bières, la hausse du prix, à cause de la hausse des taxes, serait d'au moins 15 % affirment les Brasseurs de France.
Or, non seulement la profession brassicole ne se porte pas bien (le chiffre d'affaires 2010 était de 2,3 milliards d'euros, et la consommation a chuté de 30 % en dix ans), mais elle dénonce surtout une illégalité manifeste par rapport au vin, autre boisson alcoolique, mais de tradition française...Le vin pèse 7,4 milliards d'euros, et les spiriteux, 4,8 milliards. Sur les 2,5 milliards de taxes collectées sur les alcools (chiffre 2007, source INSEE), Les taxes sur les spiriteux représentaient 80% du total, celles sur la bière (avant réforme) 10 %, et celles sur le vin, seulement... 5 %.