Une mission parlementaire, commandée par l’Assemblée nationale l’an dernier, préconise d’augmenter la taxe foncière. Mais derrière les mots qui fâchent, il se cache parfois de très bonnes raisons.
Daniel Goldberg, le député en charge du rapport sur « la mobilisation du foncier privé en faveur du logement », s’est penché sur les solutions à envisager pour fluidifier le marché de la construction et surtout, trouver des terrains constructibles en particulier dans les villes.
Pression
La solution est simple : dans les zones où il est difficile de trouver des logements, le rapport recommande de faire pression sur les propriétaires de terrains constructibles. Ils doivent céder ces biens, d’où la proposition d’augmenter les taxes sur la détention des terrains — la taxe foncière, en somme —, mais dans le même temps leur faciliter la vie en abaissant les taxes liées à la cession de ces mêmes terrains.
Du donnant-donnant en quelque sorte, pour éviter que les propriétaires conservent trop longtemps leurs terrains, en particulier dans les villes où les parcelles sont rares mais la demande de logement très élevée. Le rapport préconise même de forcer la main à ceux qui détiennent des terrains déjà habités, mais dont les constructions sont délabrées.
Grand Paris
Si une loi devait être votée, cela ne serait qu’en 2018, et le temps presse. Il faut en effet récupérer le plus rapidement possible les zones disponibles autour des gares du futur Grand Paris. Il faut éviter à tout prix la spéculation des propriétaires privés qui ne voudront surtout pas vendre dans les premières années, préférant attendre que leur terrain soit hors de prix — seules les autorités publiques (qui financent déjà les équipements publics dans ces gares et aux alentours) auront en bout de course la possibilité de les acquérir… aux frais du contribuable.
Il est donc probable que ce projet fasse l’unanimité auprès de la classe politique, peu importe la couleur.