Economies budgétaires : les allocations familiales dans la ligne de mire du gouvernement

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Par Jean-Baptiste Giraud Modifié le 18 février 2013 à 6h49

Suggestion pour rendre plus compréhensibles les décisions du gouvernement : remplacer Jérome Cahuzac par Christophe Dechavanne et Victoria Silvstedt, et transformer la Roue de la Fortune en géante "Roue des impôts". Car on a vraiment l'impression que les nouveaux impôts et taxes sont inventés (et annoncés) les uns après les autres, sans cohérence d'ensemble, quand une politique fiscale se conçoit d'un bloc. Ce n'est pas Economie Matin qui le dit, mais Thomas Piketty, économiste plutôt classé à gauche et auteur de la fameuse révolution fiscale, dont on a beaucoup parlé pendant la campagne présidentielle en 2012... et qui semble définitivement tombée dans l'oubli.

Dernière cible en date pour un gouvernement aux abois qui cherche par tous les moyens à créer de nouvelles recettes, plutôt que de chercher à faire des économies : Les allocations familiales. L'idée à la mode (suggérée par la Cour des Comptes) est de les soumettre à l'impôt sur le revenu. C'est bien un impôt nouveau dont il est question, et non une économie budgétaire : l'argent sort, arrive sur le compte bancaire des familles, et remonte via l'impôt, allourdissant un peu plus la ponction fiscale.

Le premier Minstre devrait envoyer dans la semaine des lettres de cadrage budgétaire qui pourraient officialiser l'idée de "taxer les allocs". C'est oublier que les familles ont déjà vu la part fiscale par enfant passer de 2336 euros à 2000 euros... mais elles n'en auront pleinement conscience, et en mesurerons les conséquences que lorsqu'elles rempliront leur déclaration de revenus, à partir du mois de mai.

Tout l'enjeu d'une taxation des allocations familiales, c'est d'arriver à imaginer un mécanisme qui permette d'épargner les familles les plus fragiles, sachant qu'il en existe aussi au sein de la fameuse "classe moyenne". Assommées par le prix du logement, qui peut mobiliser parfois plus de la moitié de leurs revenus, certaines familles nombreuses sont à 100 euros près à la fin du mois. Une taxation des allocations qui reviendrait à ponctionner deux, trois mois par an d'allocations aurait chez certains des conséquences désastreuses.

Prochaine étape pour le gouvernement : imaginer un projet de loi, ou laisser à des parlementaires soclailistes la charge douloureuse de porter une proposition de loi, et voir quelle sera la réaction des familles et de leurs représentants... qui sont aussi des électeurs en puissance. A un an des élections municipales, le sujet est explosif.

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Jean-Baptiste Giraud est le fondateur et directeur de la rédaction d'Economie Matin.  Jean-Baptiste Giraud a commencé sa carrière comme journaliste reporter à Radio France, puis a passé neuf ans à BFM comme reporter, matinalier, chroniqueur et intervieweur. En parallèle, il était également journaliste pour TF1, où il réalisait des reportages et des programmes courts diffusés en prime-time.  En 2004, il fonde Economie Matin, qui devient le premier hebdomadaire économique français. Celui-ci atteint une diffusion de 600.000 exemplaires (OJD) en juin 2006. Un fonds economique espagnol prendra le contrôle de l'hebdomadaire en 2007. Après avoir créé dans la foulée plusieurs entreprises (Versailles Events, Versailles+, Les Editions Digitales), Jean-Baptiste Giraud a participé en 2010/2011 au lancement du pure player Atlantico, dont il est resté rédacteur en chef pendant un an. En 2012, soliicité par un investisseur pour créer un pure-player économique,  il décide de relancer EconomieMatin sur Internet  avec les investisseurs historiques du premier tour de Economie Matin, version papier.  Éditorialiste économique sur Sud Radio de 2016 à 2018, Il a également présenté le « Mag de l’Eco » sur RTL de 2016 à 2019, et « Questions au saut du lit » toujours sur RTL, jusqu’en septembre 2021.  Jean-Baptiste Giraud est également l'auteur de nombreux ouvrages, dont « Dernière crise avant l’Apocalypse », paru chez Ring en 2021, mais aussi de "Combien ça coute, combien ça rapporte" (Eyrolles), "Les grands esprits ont toujours tort", "Pourquoi les rayures ont-elles des zèbres", "Pourquoi les bois ont-ils des cerfs", "Histoires bêtes" (Editions du Moment) ou encore du " Guide des bécébranchés" (L'Archipel).