Alors que des Cassandre annonçaient une remontée des taux de crédit en 2014, après une année 2013 marquée par des niveaux historiquement bas, force est de constater que plusieurs banques ont baissé leurs taux en février et mars… Et certains indices laissent penser qu’un mouvement de hausse n’est pas à l’ordre du jour pour l’instant.
Tout le monde s’accorde pour dire que l’année 2013 qu’on anticipait comme une année noire, a finalement été meilleure que prévu, notamment grâce au niveau très bas des taux de crédit qui a permis de soutenir la demande et de maintenir le nombre de transactions. Ainsi la production de nouveaux crédits immobiliers a augmenté de 57 % à 140 milliards d’euros (contre 89 milliards en 2012), dont un quart lié au mouvement de renégociations de crédit, le nombre de transactions n’ayant augmenté que de 3 %...
L’année 2014 pourrait être plus compliquée, car on ne plus désormais compter sur les rachats de prêts – ni sur les investissements locatifs – mais uniquement sur les acquisitions… Maintenir une production de crédit stable par rapport à 2013 va donc être un véritable défi ! Dans le contexte actuel où la demande est encore timide, les banques vont donc cette année encore se livrer à une forte concurrence et tout mettre en œuvre pour proposer des taux compétitifs, qui pourraient même encore légèrement baisser. Une remontée des taux ? Pas dans les prochains mois, car les banques ont conscience de l’importance du niveau des taux d’intérêt et de l’impact négatif que pourrait avoir une telle hausse sur un marché en phase de stabilisation.
Mais tout dépendra bien sûr également de l’évolution des taux d’emprunt d’Etat sur lesquels les banques se basent pour déterminer le niveau de leurs taux de crédit immobilier. Après un plus bas historique à 1,67 % en mai dernier, le taux de l’OAT 10 ans est légèrement remonté en fin d’année 2013, sans réelles répercutions dans les barèmes de banques. Depuis, contre toute attente, il a de nouveau baissé, pour atteindre début mars 2,15 %, soit 0,45 point de moins que début janvier 2014.
Certes, pour les mois à venir, les experts anticipent une légère remontée des taux d’emprunt d’Etat en Europe, dans le sillage des taux longs américains suite au changement de politique de la Fed… Toutefois si remontée il y a - pour l’instant c’est même l’inverse qu’on observe - elle devrait être contenue par la politique accommodante de la BCE qui a confirmé lors de sa réunion du 6 mars la possibilité de baisser encore son taux directeur si nécessaire.