Arnaud Montebourg tacle Free

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Par Jean-Baptiste Giraud Publié le 13 novembre 2012 à 6h29

"La course au low-cost avec l’arrivée de Free a eu des conséquences sur les opérateurs, sur la sous-traitance, sur les fournisseurs. Et la situation d’Alcatel s’est aggravée : -40 % en un an en France. On ne peut le nier."

Arnaud Montebourg donne une coup de pied dans la fourmillère télécoms, dans un entreprtien exclusif accordé à l'Usine Nouvelle. Le ministre du redressement productif, prenant soin d'éviter de conspuer Xavier Niel lui-même, reproche à ses prédécesseurs d'avoir semé la pagaille dans le secteur des télécoms en autorisant un quatrième opérateur. "Casser les prix peut sembler de bonne guerre, mais cela a eu pour conséquence deux plans sociaux annoncés, chez SFR et Bouygues, des destructions d’emplois dans la sous-traitance, la précarisation des travailleurs chez Free, les délocalisations accélérées dans les centres d’appels".

Pourtant, depuis le lancement de l'offre de Free à 19,90 euros pour des appels et SMS illimités avec accès à Internet, ses concurrents n'ont pas eu de mal à proposer eux aussi des forfaits similaires. SFR, dernier en date, promeut à grand renfort de publicités ces derniers jours son forfait, au même prix, avec les mêmes caractéristiques que celui de Free, plus une "Femto", un petit réémeteur pour le domicile, offert. B&You de Bouygues Télécom a annoncé la semaine dernière une offre appels SMS illimités sans l'accès Internet à 9,90 euros par mois, ce qui est là encore une première, et une offre révolutionnaire, qui ringardise totalement tous les forfaits vendus "à l'heure", qui valorisaient bien souvent 1 ou 2 heures d'appel à 10 / 15 euros...

Les rumeurs d'un possible rapprochement voire d'une fusion entre SFR et Numéricable, Free et SFR, ou Free et Numéricable, confirment cependant bien que le secteur des télécoms est bien en voie de consolidation, et "doit se trouver un nouveau modèle, avec de nouvelles offres de services, vendues plus cher, pour permettre de restaurer les marges, dangeureusement faibles", comme l'a déclaré dernièrement un expert en la matière à Economiematin.fr dernièrement.

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Jean-Baptiste Giraud est le fondateur et directeur de la rédaction d'Economie Matin.  Jean-Baptiste Giraud a commencé sa carrière comme journaliste reporter à Radio France, puis a passé neuf ans à BFM comme reporter, matinalier, chroniqueur et intervieweur. En parallèle, il était également journaliste pour TF1, où il réalisait des reportages et des programmes courts diffusés en prime-time.  En 2004, il fonde Economie Matin, qui devient le premier hebdomadaire économique français. Celui-ci atteint une diffusion de 600.000 exemplaires (OJD) en juin 2006. Un fonds economique espagnol prendra le contrôle de l'hebdomadaire en 2007. Après avoir créé dans la foulée plusieurs entreprises (Versailles Events, Versailles+, Les Editions Digitales), Jean-Baptiste Giraud a participé en 2010/2011 au lancement du pure player Atlantico, dont il est resté rédacteur en chef pendant un an. En 2012, soliicité par un investisseur pour créer un pure-player économique,  il décide de relancer EconomieMatin sur Internet  avec les investisseurs historiques du premier tour de Economie Matin, version papier.  Éditorialiste économique sur Sud Radio de 2016 à 2018, Il a également présenté le « Mag de l’Eco » sur RTL de 2016 à 2019, et « Questions au saut du lit » toujours sur RTL, jusqu’en septembre 2021.  Jean-Baptiste Giraud est également l'auteur de nombreux ouvrages, dont « Dernière crise avant l’Apocalypse », paru chez Ring en 2021, mais aussi de "Combien ça coute, combien ça rapporte" (Eyrolles), "Les grands esprits ont toujours tort", "Pourquoi les rayures ont-elles des zèbres", "Pourquoi les bois ont-ils des cerfs", "Histoires bêtes" (Editions du Moment) ou encore du " Guide des bécébranchés" (L'Archipel).