Les impôts sont-ils égalitaires dans le pays dont la devise est « Liberté, Egalité, Fraternité » ? On aurait pu le penser jusqu'à ce qu'Henri Guaino déclare le contraire. Mais ne vous en faites pas, cela n'est valable que pour les grandes fortunes françaises.
Si vous touchez le SMIC ou un peu plus, vous êtes l'égal de votre voisin. Mais si vous gagnez beaucoup d'argent, voilà que vous passez outre cette égalité et que vous devenez, pour reprendre Coluche, « plus égal que d'autres. »
Une hérésie pour les tenants de l'égalité devant la loi qui vient d'éclater au grand jour : Henri Guaino l'a répété à plusieurs reprises lors de l'émission « Mots croisés » sur France 2. Et il a maintenu son propos même après les remarques plus que scandalisées des autres invités. Toutes les grandes fortunes françaises négocient avec l'administration pour payer moins d'impôts.
Comment peut-on négocier ses impôts ?
La manière utilisée par les fortunes françaises paraît bien peu orthodoxe de l'aveu même d'un avocat spécialisé dans la fiscalité : elle ressemblerait même, de loi, à du chantage.
« Ou vous m'exonérez, ou je quitte la France ». Voilà la formule magique qui permettrait aux grandes familles de donner moins d'argent au Fisc.
Mais parfois c'est l'Etat qui décide de ne pas recouvrer ses dus. Un exemple éloquent ? Après la rencontre entre Claude Guéant et Bernard Tapie dans le cadre de son arbitrage privé, voilà que l'Etat décide de ne pas récupérer les quelques 27 millions d'euros que M. Tapie lui devait.
Et le contribuable français moyen dans tout ça ?
Celui qui ne peut pas avoir des contacts directs avec les hautes sphères n'a que deux choix : transgresser la loi, ce qui est bien loin d'être une bonne idée, ou alors espérer dans la bonté de l'inspecteur des impôts qui s'occupe de son dossier.