Vous ne l'attendiez pas, les buralistes n'en veulent pas, les cigarettiers encore moins et pourtant... il est là ! Ce vendredi 20 mai 2016 c'est la journée fatidique où entre en vigueur la réforme de Marisol Touraine pour lutter contre le tabagisme. Et désormais c'est dans les tribunaux que la lutte contre le paquet neutre va se poursuivre.
Le paquet neutre va arriver chez votre buraliste
Ce ne sera pas ce vendredi 20 mai 2016 que les bureaux de tabac vont se teindre de vert Pantone 448C, un vert entre l'olive et le kaki que l'on ne mettrait sous aucun prétexte comme couleur de chambre à coucher à moins de n'aimer avoir la nausée. Les paquets neutres n'ont en effet pas encore été livrés en point de vente.
Mais dès ce vendredi 20 mai 2016 les cigarettiers ont l'obligation de ne plus produire des paquets classiques avec leur logo et autres. Ils ont jusqu'au 20 novembre 2016 pour écouler leurs stocks faute de quoi... ils seront perdus. Le 20 novembre, en effet, les cigarettiers n'auront plus le droit de livrer des paquets classiques aux buralistes. Cette mesure ne concerne évidemment pas les boutiques commercialisant des cigarettes électroniques (comme NicoVip).
D'ici là, donc, les bureaux de tabac de la France entière se teindront, doucement mais sûrement, de vert. Puis, dès le 1er janvier 2017, les buralistes français n'auront plus le droit de vendre les autres paquets et devront rendre leurs stocks.
Le Conseil d'Etat saisi de toutes parts
Cette réforme du paquet neutre, inspirée de l'Australie, ne plait quasiment à personne. Les buralistes craignent de perdre des clients, notamment lorsqu'ils sont proches de la frontière : les autres pays européens peuvent continuer de vendre des paquets classiques et il y a de fortes chances que les Français iront acheter leurs clopes à l'étranger (d'autant plus que ça coûte moins cher). Jeudi 19 mai 2016 la Confédération des buralistes a donc saisi le Conseil d'Etat demandant que la mesure soit mise en stand-by jusqu'à ce que les autres pays européens l'adoptent.
Les cigarettiers, en particulier Japan Tobacco International et Imperial Tobacco, ont également saisi le Conseil d'Etat pour faire annuler la mesure estimant qu'il s'agit d'une atteinte à la propriété intellectuelle puisqu'ils n'ont plus le droit d'utiliser leur logo et leurs graphismes (tous déposés, bien évidemment).
Ce type de plaintes, l'Australie les a connues également mais... elle a débouté les plaignants estimant, en mai 2016, que cette mesure était pertinente car elle permet de répondre à un problème de Santé publique, cette dernière ayant la primauté sur la propriété intellectuelle.