La cigarette électronique fait de l'ombre au tabac traditionnel et donc aux buralistes. Mais est-elle pour autant une concurrente déloyale ? C'est en tout cas ce qu'espère un buraliste qui vient de déposer plainte, justement pour concurrence illicite et déloyale. Le buraliste reproche au vendeur de cigarettes électroniques, installé à 300 mètres de son enseigne, d'enfreindre plusieurs fois la loi sur le tabac. Il estime en effet qu'il y a chez le vendeur de e-cigarettes, "une publicité illicite en faveur d'un produit qui rappelle l'acte de fumer, à l'instar des traditionnels fume-cigarettes". Mais le buraliste va également plus loin. Selon lui, les cigarettes électroniques ne devraient être vendues que chez les buralistes car elles entrent dans la catégorie des "produits destinés à être fumés même s'ils ne contiennent pas de tabac". Le buraliste demande que son rival se voie interdire la publicité comme la commercialisation de ses cigarettes électroniques sous astreinte de 1 000 euros par jour de retard.
Appliquer les mêmes mesures qu'au tabac
Une décision du tribunal de commerce de Toulouse, qui examine ce lundi le dossier, en faveur du buraliste ferait jurisprudence et pourrait donc permettre à d'autres buralistes de se retourner contre les nombreuses boutiques d'e-cigarettes qui fleurissent un peu partout en France. Et cette décision en faveur des buralistes n'est pas absurde. En effet, la ministre des Affaires sociales et de la Santé, Marisol Touraine, est allée dans ce sens lors de la journée internationale sans tabac, le 31 mai. A l'époque, la ministre déclarait qu'il faut "appliquer à la cigarette électronique les mêmes mesures que celles qui sont aujourd'hui appliquées pour le tabac". Attendons la décision du tribunal.