Ponzi Madoff et les éoliennes

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Par Ludovic Grangeon Modifié le 29 novembre 2022 à 9h23
France Eoliennes Yeu Noirmoutier Corruption
Ponzi Madoff et les éoliennes - © Economie Matin
6,3%L'éolien a représenté 6,3% de la production d'électricité en France en 2019.

En finance, de nombreux escrocs ont utilisé le principe de Ponzi qui rémunère les investissements des premiers clients par les fonds collectés chez les suivants. Le célèbre scandale Madoff l’a illustré dans la période récente. Le système actuel de financement et de rémunération des projets éoliens possède de nombreuses parentés avec ces désastres financiers dont les répercussions atteignent les finances publiques.

La question ne concerne même plus les éoliennes car l’équipement vendu pourrait être n’importe quoi : des machines à laver, une boulangerie, des équipements pour la maison. C’est la raison pour laquelle des intermédiaires financiers battent sans cesse la campagne, à l’affut d’implanter n’importe quel projet éolien, n’importe où, dans les conditions les plus hasardeuses, qui n’ont rien à voir avec la transition énergétique. N’importe quel petit promoteur éolien est assuré d’empocher plusieurs millions à titre personnel s’il parvient à réaliser un projet. Les plus gros fêtent leur milliard, avec entrée fracassante au hit parade des plus grosses fortunes françaises (Veyrat, Mouratoglou, Corchia, Gruy, Germa, etc…). Le tout est financé par des taxes discrètes, figurant sur la facture du ménage au Smic à chaque facture d’électricité, et même maintenant à chaque plein d’essence. Le lobby éolien a déclaré auprès de la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique 150 actions d’influence auprès des élus et des Ministères dans la période récente, soit plus que la pharmacie et les pesticides réunis … sans qu’on connaisse le contenu de ces mystérieuses démarches confidentielles totalement opaques, en faveur d'un énorme privilège réservé à quelques initiés.

Démonstration :

Un projet éolien se vend bien auprès des banques et des investisseurs, non pas parce qu’il s’agit d’éoliennes, mais parce que le système de vente est imparable. Quel que soit le temps, bonnes ou mauvaises performances, la vente est assurée à prix ferme pour 15 ans à l’avance, et à un tarif au moins 3 fois supérieur au prix normal du marché de l’électricité. Et si les éoliennes ne marchent pas bien, ce qui arrive souvent, on peut même acheter de l’électricité nucléaire à prix d’ami pour la revendre « verdie » avec bénéfice. Non seulement l’investisseur est certain de retrouver sa mise, mais il a l’assurance de faire dès le départ un bénéfice hyper confortable, financé par des taxes publiques collectées par l’impôt, mais avec des profits privés financés par les contribuables les plus modestes. Les Fermiers Généraux de Louis XIV en auraient rêvé.

Depuis les travaux de la commission d'enquête parlementaire présidée par le Député Aubert, de 2019, La Rapporteure Générale, Madame Meynier Millefert, pourtant favorable, a elle-même qualifié les éoliennes de "mensonge" aux Français et de "viol des territoires", au Congrès national de France Energie Eolienne où elle représentait le Gouvernement. Au Congrès sur l'Ecologie dans les Territoires,en 2020, le Président de la République Emmanuel Macron a insisté sur le déclin et la déception de l'éolien.

Après 120 milliards dépensés; l'énergie éolienne ne fournit que 6% de notre électricité, à un taux de charge de seulement 1 jour sur 5 garanti dans l'année. L’électricité la plus mauvaise du marché bénéficie depuis 15 ans du tarif exorbitant le plus cher. Par contre, les médias sont inondés de documents produits par les lobbies financiers glorifiant ce bilan calamiteux par des données enjolivées ou déformées sur les créations d'emplois, les performances. Le scenario de l'Ademe a été largement moqué par les plus grands économistes de l'énergie, morts de rire, en raison de ses grossières erreurs de chiffres et de méthode. Les rapports de la Cour des Comptes dénoncent depuis des années une gestion "chaotique" de ce secteur. Un rapport d'inspection générale Finances/Transition paru en 2019 dénonce les très graves carences de l'économie circulaire de l'éolien et les pollutions reportées sur la collectivité qui n'ont rien d'écologique (socles béton, 250 000 tonnes de déchets de pales, lanthanides, etc ...)

Il est temps de tirer le vrai bilan, désastreux en termes économiques, environnementaux , industriels et humains, et de recommander simplement le passage des tarifs de l'éolien en droit commun, déjà très avantageux, face à l'accroissement des absurdes prix négatifs de l'électricité qui commencent à faire de sérieux dégâts, et encore plus graves en Allemagne.

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Ludovic Grangeon a été partenaire de plusieurs réseaux d’expertise en management et innovation sociale de l'entreprise. Il milite à présent pour le développement local et l’équilibre des territoires au sein de différentes associations. Il a créé en grande école et auprès des universités  plusieurs axes d’étude, de recherche et d’action dans le domaine de l’économie sociale, de la stratégie d’entreprise et des nouvelles technologies. Il a également été chef de mission et président de groupe de travail de normalisation au sein du comité stratégique national Afnor management et services. Il a participé régulièrement aux Journées nationales de l’Economie, intervenant et animateur. Son activité professionnelle a été exercée dans l'aménagement du territoire, les collectivités locales, en France et auprès de gouvernements étrangers, à la Caisse des Dépôts et Consignations, dans le capital risque, l’énergie, les systèmes d’information, la protection sociale et la retraite.