Les auto-entrepreneurs, bientôt mis à mort ?

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Par Grégoire Leclercq Modifié le 18 septembre 2012 à 4h05

La FEDAE [Fédération des auto-entrepreneurs NDLR] dénonce aujourd'hui un manque certain de concertation de la part du gouvernement en ce qui concerne l'avenir du régime de l'auto-entrepreneur. Un régime qui pourrait être réformé en 2013...

Moi président de la FEDAE, j’avais le rêve que le succès incroyable de l’auto-entrepreneur qui dure depuis quatre ans soit consolidé. J’avais compris que 80 % des Français plébiscitent l’auto-entreprise car c’est un régime simple et lisible, qui permet de se lancer sans risques et sans coûts majeurs.

Moi président de la FEDAE, j’avais conscience que ce régime est fort utile à l’économie nationale, en rapportant chaque année près d’un milliard d'euros à l’Etat en cotisations sociales et impôt sur le revenu. J’avais perçu qu’être auto-entrepreneur est souvent valorisant, et apporte une légitime considération sociale, une reconnaissance de l’activité entrepreneuriale exercée au grand jour.

Moi président de la FEDAE, j’avais en mémoire ces 300.000 demandeurs d’emploi pour lesquels la création d’entreprise est une solution dans la recherche d’une activité professionnelle. J’avais également envie d’œuvrer pour plus d’accompagnement par des véritables professionnels, plus d’information fiable sur le régime, plus de formation continue…

Moi président de la FEDAE, j’avais bien conscience que les allégations venues du plus haut niveau selon lesquelles l’auto-entrepreneur cause une concurrence déloyale sont fausses et sans objet. Comment peut-on présenter un danger en facturant moins de 200 euros à 4 clients par mois !

Moi président de la FEDAE, j’avais bien compris que le comparatif fiscal et social est souvent en défaveur des auto-entrepreneurs, qui n’appliquent aucune déduction de charges ni aucune récupération de la TVA… Du coup, je me permettais de rêver que l’on puisse étendre les simplifications du régime de l’auto-entreprise aux régimes voisins des entrepreneurs individuels pour que chacun puisse s’acquitter forfaitairement des charges sociales et des impôts.

Moi président de la FEDAE, je redoutais qu’on envoie un mauvais signal aux créateurs à qui il faut du capital et de la volonté pour lancer une nouvelle activité, en faisant évoluer sans cesse les règles et en complexifiant la loi. J’espérais, de fait, que les partenaires sociaux seraient mieux considérés, et que nous pourrions avoir une discussion régulière pour savoir ce qui relève de la loi, et ce qui relève de la négociation.

Moi président de la FEDAE, j’ai surtout le sentiment que ce régime apporte à la France une nouvelle richesse, un nouveau dynamisme qui a besoin de tout sauf d’être cassé, critiqué et ridiculisé ! Il est urgent de le soutenir ! Il est urgent de passer outre l’idéologie et les préjugés pour œuvrer ensemble à plus de croissance !

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Gregoire Leclercq 800x533

Grégoire Leclercq, 38 ans, (Saint Cyr, master en Droit Pénal, MBA d’HEC Paris) a rempli diverses fonctions de commandement au sein d’une unité de Gendarmerie de Montagne avant de rejoindre le monde civil comme directeur de la relation client chez EBP Informatique en 2010, puis Directeur général délégué en 2018. Engagé dans la défense du travail indépendant, auteur de plusieurs ouvrages sur le sujet, il est également membre du board de plusieurs startups dans le monde IT.