« D’abord ne pas nuire », c’est le principe qui est censé prévaloir en toutes circonstances en médecine. Lorsqu’un patient arrive, il faut d’abord… ne pas lui nuire ! Voilà l’un des plus beaux principes de la médecine qu’il faudrait évidemment appliquer à l’économie.
Lorsque nos dirigeants prennent des décisions… avant toute chose, ils devraient s’assurer que leur décision ne nuira pas. Or nous avons aujourd’hui deux superbes exemples de crétinerie mamamouchesque à l’œuvre dans notre beau pays… pour notre plus grand malheur à tous.
Hier, je m’emportais dans un billet sur la dernière loi de notre gouverne-ment votée par l’Assemblée nationale qui n’est devenue qu’une chambre d’enregistrement idéologue ou des pleurs des différents lobbies.
L’auto-entreprise c’est officiellement terminé !
Voilà ce que je disais :
« En effet, c’est une honte et un véritable scandale totalement passé sous silence par nos gentils médias béni-oui-oui !
Le projet de loi Pinel sur l’artisanat et les PME qui vient d’être adopté par l’Assemblée supprime ni plus ni moins le régime des auto-entrepreneurs qui était bien la seule chose qui fonctionnait à peu près facilement dans ce pays.
Le gouvernement a finalement décidé de fusionner leur régime avec celui de la micro-entreprise.
Désormais, il n’y a plus aucun régime de l’auto-entreprise mais bien un alignement sur le statut de la micro-entreprise qui, entre autres joyeusetés, va permettre :
- à tous les auto-entrepreneurs d’être taxés très fortement puisqu’ils vont être assujettis au RSI, un organisme avec lequel tout le monde passe de très agréables moments administratifs ;
- puis à la CFE qui est le nouveau nom de la taxe professionnelle mais en plus cher et en plus coûteux ;
- puis ils devront tenir un livre de comptes, puis une comptabilité ;
- puis justifier de diplômes et de qualifications ;
- puis également auront l’obligation de souscrire à une assurance professionnelle dont les montants en fonction de l’activité peuvent être très élevés ;
- enfin il faudra qu’ils fassent un stage avant d’ouvrir leur auto-entreprise, un stage évidemment payant !
- mais l’État qui est vraiment très gentil, un socialiste est forcément très gentil et tous les autres qui ne pensent pas la même chose sont forcément des gens de la droite « rance » qui regarde le passé, à l’idéologie nauséabonde rappelant les heures sombres de notre histoire, donc comme ils sont gentils disais-je ils vont faire bénéficier les auto-entrepreneurs d’un accompagnement…
Mais bon sang, les auto-entrepreneurs comme les entrepreneurs tout court ne veulent pas être accompagnés (surtout pas), ils voudraient juste qu’on leur foute la paix, vous entendez ? Arrêtez d’emmerder votre peuple avec un empilement de lois économiques plus débiles les unes que les autres et qui ne répondent à rien sauf à justifier le travail quotidien de quelques milliers de fonctionnaires… et surtout de nos parlementaires députés comme sénateurs.
Notre gouvernement, qui est certainement l’un des plus mauvais de tous les temps, vient donc d’enterrer le statut d’auto-entrepreneur dans un silence assourdissant.
Il devient donc urgent de fermer immédiatement votre auto-entreprise et de migrer vers d’autres solutions qui vous permettront soit de bénéficier de l’assistance sociale et de devenir un assisté, ce que semble souhaiter ce gouvernement d’abrutis économiques, soit d’ouvrir carrément une SASU qui vous permet de ne surtout pas avoir à traiter avec un organisme comme le RSI dont la réputation n’est plus à faire.
Un seul conseil désormais : fuyez ce régime dont tous les avantages ont été purement et simplement annulés par un projet de loi scandaleux. Ce statut était insupportable pour les lobbies des plombiers et des serruriers (sans que personne ne se pose la question du prix de certaines prestations) et insupportable pour ce gouvernement dont l’idéologie gauchisante absurde le conduit à préférer l’assistanat de masse avec des déficits et une faillite à la clef, plutôt que de laisser aux gens la possibilité de se débrouiller seul… et dans la dignité.
Arrêtez tout et ne devenez surtout pas une micro-entreprise. Il existe d’autres statuts comme la SAS. Renseignez-vous. »
Bon, je rajouterais que cette nouveauté devrait rentrer en vigueur dès le 1er janvier 2015, ce qui vous laisse encore quelques mois pour clore votre activité sous ce statut et la migrer impérativement vers une solution vous permettant d’éviter les fourches caudines du RSI, organisme qui hante les nuits même des experts comptables les plus sérieux et sereins…
Que va-t-il donc se passer ?
Des milliers d’auto-entreprises vont fermer. Les gens iront demander les assedics à notre ami Paul Emploi ou un RSA avec une CMU. Tout bon pour la réduction des déficits.
Des milliers de gens vont repasser directement leur activité au noir (au black quoi), ce qui va conduire à une baisse importante des rentrées fiscales et des cotisations. Tout bon pour la réduction des déficits.
Quelques centaines d’auto-entrepreneurs qui allaient réussir brillamment seront sans doute stoppés dans leur élan créateur… et ne feront rien. Ce n’est évidemment pas bon pour la création d’emploi mais tout le monde s’en fout apparemment.
Enfin, n’ayant plus aucune charges à payer puisque travaillant au black, ceux qui « piquaient » le boulot aux vrais entrepreneurs… seront désormais encore moins cher puisque il n’y aura même plus les 20 % et quelques à payer… la concurrence sera encore plus féroce ! Et c’est bien fait pour eux.
Bref, encore une fois c’est une très mauvaise idée. Mais rien n’arrête ce gouvernement et certainement pas le principe du « ne pas nuire ».
Stages : les députés se penchent sur les abus, le Medef proteste
Autre idée brillante de nos zélus zélés : s’attaquer à cette horreur innommable que représentent les stages en entreprises… Beurk, caca boudin crotte les stages. Les patrons qui sont forcément des méchants abusent évidemment de ces pauvres petits et gentils stagiaires qui sont des victimes du grand capital…
Il faut donc d’urgence légiférer sur les stages à un moment n’est-ce pas où le chômage des jeunes bat des records historiques et qu’il est plus que difficile pour nos jeunes enfants de s’insérer dans le milieu professionnel.
Notre gouverne-ment, avec sa clairvoyance habituelle, a donc eu une idée géniale et économiquement brillante permettant de mettre à l’abri ces futures victimes définitivement du monde du travail. Ils seront chômeurs à vie mais avec nos zamis socialistes c’est forcément pour leur bien et pour les protéger du côté obscur de Monsieur Gattaz, le Dark Vador de l’entreprise à lui tout seul…
L’idée géniale c’est donc de limiter à 10 % le nombre de stagiaires dans une entreprise… ce qui revient de facto à imposer une limite au nombre de stages disponibles ! Quelle bande de crétins.
Y a-t-il des abus dans les stages ? Oui ! Sans conteste, surtout à l’Assemblée nationale et au Sénat (mais pour eux c’est forcément différent), surtout dans la presse et dans les médias. Ok. C’est vrai. De façon générale, dans tous les secteurs où nos jeunes rêvent de bosser… Par exemple, McDo n’arrive pas à trouver de stagiaires pour faire équipier… car pour un poste de caissier ne faisant rêver personne eh bien… il faut que les entreprises payent pour trouver du monde. Là où tout le monde veut aller… le « salaire » du stage, appelé « prime de stage », s’effondre. Logique, cela porte le nom de loi de l’offre et de la demande en économie.
Faut-il lutter contre ces abus ?
Pour moi la réponse est très simple. NON. Tant pis ! Tous les gamins en stage de 6 mois sans vacances pendant 6 mois s’en sont remis assez vite ! Enfin on peut déjà lutter contre des abus évidents et manifestes mais fichons la paix une fois de plus aux entreprises et aux jeunes car les stages aussi imparfaits soient-ils ont fait la preuve de leur réussite pour permettre à nos jeunes de trouver du travail.
L’important n’est pas le confort du stagiaire mais bien le fait qu’il puisse apprendre et rejoindre une entreprise qui bien souvent, il ne faut pas l’oublier, lui permettra d’apprendre des choses et même le recrutera à la fin en CDI parce que ce petit jeune est « très bien et très sérieux » !!
Selon le Conseil économique, social et environnemental le nombre de ces stages a presque triplé en moins de dix ans, notamment à cause de leur généralisation dans les cursus de l’enseignement secondaire et supérieur. On en dénombrait 600 000 en 2006, il y en a aujourd’hui 1,6 million par an !
Pourquoi à votre avis ? Parce que les jeunes veulent faire des stages, que les entreprises veulent faire faire des stages aux jeunes pour les former et les dégrossir un peu. Sinon on recrute un adulte de 30 ou 40 ans qui, lui, sait ce que travailler veut dire et qui a un peu plus de plomb dans la tête.
Sans piston, il est déjà très difficile de trouver un stage. Alors imaginez sans piston et maintenant avec la loi qui les limite à 10 % des effectifs… les entreprises ne dépasseront pas le quota. Et seuls les pistonnés trouveront un stage.
Encore une fois, les plus défavorisés seront encore plus défavorisés et c’est l’exemple même d’une mesure juste et gentille qui se transforme dans les faits en une mesure porteuse de profondes injustices.
Limiter en plus la durée du stage…
« La proposition de loi prévoit aussi de renforcer les contrôles de l’inspection du travail et de rendre obligatoire l’inscription des stagiaires dans le registre unique du personnel. La durée des stages serait par ailleurs limitée à 6 mois. »
Voilà une idée qu’elle est encore plus meilleure… c’est vrai ça, faudrait surtout pas que le jeune qui va devoir bosser jusqu’à 75 ans pour avoir une pension de retraite de misère se fatigue plus de 6 mois en stage quand il est jeune… attendons qu’il soit vieux et grabataire pour le forcer à aller bosser en déambulateur ! Donc histoire que le jeune soit le moins bien formé possible réduisons la durée des stages… Pourquoi pas limiter une telle violence à 6 semaines. 6 mois c’est trop long. Et puis un stage de 10 mois débouchant sur un boulot en CDI parce que tout le monde s’est habitué à l’aide du petit jeune… vous n’y pensez pas !
Mon papa, qui a toujours été un homme sage tenant cela lui-même de son père, m’a expliqué avant mon premier stage que je devais toujours faire tous les efforts nécessaires pour aider au maximum les gens et leur rendre service. Alors j’ai rendu service et j’ai aidé les gens pendant 10 mois. J’ai fait des photocopie, beaucoup, j’ai pris des notes énormément, j’ai tapé des comptes rendus pour les chefs, en clair j’ai fait un boulot de secrétaire… évidemment au bout de 10 mois, quand il fallait partir, les chefs qui voulaient tous des présentations sous PowerPoint version Windows 3.1 (les « anciens » comprendront) et qui n’avaient personne ne sachant le faire m’ont bien vite trouvé un CDI… C’était en 1997, il n’y avait pas de travail, c’était la crise…
Alors lorsque j’entends nos députés crétins m’expliquer qu’il faut en finir avec les stages « photocopie » je leur réponds tout net : « Non messieurs, les députés. Il ne faut pas en finir, il faut les continuer, les poursuivre et les amplifier ! Tout le monde ne sort pas diplomé de l’ENA et pour ceux qui n’ont pas la chance comme moi d’être énarque en général Messieurs les dépités… même si cela peut vous horrifier, à 20 ans on commence tous par faire quelques photocopies et tâches de classement pas véritablement exaltantes mais cela à une vertu assez extraordinaire qui ne peut qu’échapper à nos zélites qui en manque cruellement… cela apprend l’humilité.
Les vacances du stagiaire…
« La commission des Affaires sociales de l’Assemblée a rajouté mercredi une disposition prévoyant l’inscription systématique dans la convention de stage de la possibilité de bénéficier de congés et d’autorisations d’absence pour tous les stages de plus de deux mois. »
Eh oui mes braves gens… c’est vrai ça, pour un jeune de 20 ans au bout de 2 mois, vite des congés payés et des vacances… sauf que finalement lorsque tous les salariés sont en vacances c’est en général l’occasion pour les stagiaires de prendre du galon et de montrer qu’ils peuvent aussi faire tourner la boutique… Lors des vacances des autres, être au boulot eh bien… c’est vraiment être au boulot et lorsque le boulot a été bien fait, c’est la preuve que vous pouvez être utile à l’entreprise et en général on vous recrute (il y a comme partout de méchants patrons mais pour la majorité dans les PME les patrons sont très largement attachés à leurs gens et sont en général très fiers de faire « manger » des familles entières à la fin du mois).
Le rôle encore constructif de la CGT… pathétique syndicat
« La CGT, qui estime « au minimum à 100 000″ le nombre d’emplois « dissimulés » sous couvert de stages, a appelé les parlementaires à ne pas « céder au chantage du Medef ».
Reprenons la vérité madame la CGT voulez-vous ! Sur 1,6 million de stages chaque année, pour vous la CGT, il y a au minimum 100 000 emplois dissimulés… soit largement moins de 10 % mais plutôt 7 % !
Résultat : pour éviter 7 % de problème selon les propres chiffres de la CGT, nous allons sacrifier 93 % de stages positifs et qui permettent à nos jeunes de se former et de trouver du boulot dans un monde qui en manque cruellement. Alors c’est au chantage de la CGT qui ne représente rien du tout qu’il ne faut pas céder et qu’il faudrait mettre enfin un terme!
Hélas, notre gouvernement est totalement prisonnier de son aile gauche et communisante. Hollande le Mou doit donner en permanence des gages aux patrons et des gages aux forces de l’extrême gauche rendant son action parfaitement illisible et en permanence contradictoire.
Alors il est urgent et indispensable qu’un maximum de voix de tous les bords s’élèvent pour rappeler à ce gouvernement d’opérette ce grand principe qui doit présider à toute prise de décision « Primum non nocere », d’abord, ne pas nuire, car ce gouverne-ment et ses décisions sont funestes et nuisibles à notre pays, à notre économie et à notre peuple.
Restez à l’écoute.
À demain… si vous le voulez-bien !!