La gauche suisse veut un Smic à 3240 euros minimum

Jean Baptiste Le Roux
Par Jean-Baptiste Le Roux Modifié le 22 avril 2014 à 14h34

A ce prix là, nul doute que beaucoup de Français souhaiteraient garder leur statut de "smicard" ! La gauche suisse, tous comme les syndicats nationaux ont réclamé ce mardi 22 avril un référendum dans le but d’instaurer un salaire minimum de 3 240 euros dans le pays.

Rendez-vous le 18 mai prochain pour savoir ce que les Suisses en pensent.

9 % des salariés suisses gagnent moins que cette somme

En attendante cette date, le chiffre a de quoi donner le vertige. Pourtant, en Suisse, instaurer un salaire minimum à 3 240 euros n’aurait rien de scandaleux. En effet, seulement 9 % des salariés du petit pays gagneraient moins que cette somme. D’où la volonté pour la gauche helvétique, suivie par les syndicats, de réclamer une initiative populaire sur le sujet.

Un salaire médian suisse de 4 845 euros

En effet, lorsqu’on fait un tour d’horizon des salaires locaux, on réalise assez rapidement que 3 240 euros pour un salaire minimum, ce n’est pas un montant exorbitant. Posons les bases. La Suisse est le pays où les salariés sont les mieux payés du monde. Le salaire médian y est de 4 845 euros contre 1 675 euros en France. Côté administration, les fonctionnaires suisses y gagnent en moyenne 7 275 euros par mois, contre 2 934 euros chez nous. Enfin, il faut noter que le taux de chômage suisse avoisine environ les 3 % contre près de 10 % en France.

52 % des Suisses opposés à une telle mesure

Pourtant, malgré de tels chiffres, les syndicats et la gauche suisses réclament une augmentation du salaire minimum en vigueur. Ce à quoi s’opposent vertement la droite et le patronat locaux. Ces derniers craignent qu’une hausse du salaire minimum ne nuise au succès économique du pays. Certains parlent même de suppression de postes et de disparition de secteurs d’activités, si la mesure venait à être votée. Et il semblerait que la population suisse abonde dans ce sens. D’après un récent sondage, 52 % des personnes interrogées y seraient opposées.

Jean Baptiste Le Roux

Jean-Baptiste Le Roux est journaliste. Il travaille également pour Radio Notre Dame, en charge du site web. Il a travaillé pour Jalons, Causeur et Valeurs Actuelles avec Basile de Koch avant de rejoindre Economie Matin, à sa création, en mai 2012. Il est diplômé de l'Institut européen de journalisme (IEJ) et membre de l'Association des Journalistes de Défense. Il publie de temps en temps dans la presse économique spécialisée.

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