Après des mois d’attentes concernant le nom du successeur de Jean-Louis Chaussade, directeur général qui quittera ses fonctions en mai prochain, le mystère a finalement été levé fin décembre. Le conseil d’administration du groupe a choisi la continuité et l’expérience en nommant comme futur directeur général Bertrand Camus, 51 ans présent chez Suez depuis 24 ans, ancien patron de la filiale américaine et actuellement directeur général adjoint en charge des zones Afrique, Moyen-Orient, Inde, Asie et Australie-Pacifique.
Cette nomination confirme le choix de Suez de poursuivre la stratégie en cours, et notamment sa volonté de mener au mieux l’intégration de GE Waters, rachetée à General Electric fin 2017 et rebaptisée Water Technologies Solutions. Sur les neuf premiers mois de 2018, cette entité semble pour l’instant confirmer toutes les attentes placées en elle avec une forte croissance interne de 6,4%.
Globalement le marché était rassuré par les résultats du groupe affichés fin septembre 2018 : un chiffre d’affaires à 12,6 milliards d’euros, en croissance organique de +3,8 % et un EBIT qui s’établissait à 963 millions d’euros, en croissance organique de +7,5 %. Des résultats qui permettaient à Jean-Louis Chaussade de se déclarer confiant dans l’atteinte des objectifs fixés pour 2018. Rétablir et consolider une pleine confiance auprès des investisseurs, avec une valeur à 11,41 euros l’action au 11 janvier 2019, sera nécessairement l’une des tâches les plus importantes du groupe tout au long de l’année 2019.
D’autant qu’en mai prochain, interviendra également un autre changement de gouvernance, à la présidence cette fois, avec le départ du président actuel atteignant également la limite d’âge, Gérard Mestrallet. Si plusieurs noms circulent déjà, aucune certitude n’est pour l’instant acquise.
Engie, qui détient 32% du capital de Suez a de son côté confirmé, quelques jours avant la nomination de Bertrand Camus à la direction générale, son intention de rester l’actionnaire de référence mettant ainsi un terme, dans l’immédiat, aux spéculations récurrentes sur ses relations actionnariales avec son ancienne filiale.
A noter enfin que le fonds activiste Amber Capital a déclaré début décembre détenir désormais moins de 1% du capital et des droits de vote du groupe, Suez indiquant de son côté qu’Amber ne détenait que 0,2% du capital.
Un contexte qui montre que le marché reste très attentif aux questions de gouvernance du géant de la gestion de l’eau et des déchets français.