Inconnu du grand public il n’y a pas si longtemps, le padel, ce sport dérivé du tennis et du squash popularisé par nos voisins ibériques ne cesse de gagner en notoriété, mais s’il ne manque pas d’adeptes, à l’heure actuelle, bien peu d’élus peuvent se vanter de pouvoir en vivre, même parmi l’élite.
La valeur montante de ces dernières années
Il existe bien des manières d’évaluer le succès d’un sport, tels que le nombre de pratiquants, le nombre de clubs, ou même, en l’occurrence, le nombre de raquettes vendues, et le fait est que le padel s’envole dans chacune de ces catégories, aussi bien en France qu’à l’étranger.
Selon Padel Magazine, la France comptait en ce début d’année 2022 environ 18 000 licenciés dont 2450 femmes. Concrètement, il s’agit des joueurs inscrits à la Fédération Française de Tennis ayant participé à au moins un tournoi de padel durant ces 12 derniers mois, car il faut savoir qu’à l’heure actuelle, il n’existe aucune licence de padel à proprement parler au sein de l’Hexagone.
De plus, même si ces chiffres sont encourageants, ils demeurent bien en deça de qui se passe de l’autre côté de la frontière. Ayant presque atteint la barre des 100 000 licenciés fin 2021, soit une hausse de 22% par rapport à 2020 (75 548 licenciés), nos voisins ibériques se passionnent réellement pour ce sport, et dominent d’ailleurs la scène internationale aux côtés des argentins. Une passion qui d’ailleurs, ne semble pas connaître de limite d’âge, bien au contraire.
En Espagne, les vétérans (39 ans ou plus) représentent 54% des joueurs, suivis de près par les seniors (24-39 ans) qui eux, comptent pour 29,2% du total. Des chiffres à contre-courant de ce qui se fait au tennis, sport attirant majoritairement les plus jeunes.
Enfin, un des chiffres les plus spectaculaires concerne le nombre de raquettes vendues. Si en 2002, 83 434 exemplaires s’étaient écoulés dans le monde, en 2017 la barre des 400 000 était largement dépassée.
Une hausse cohérente néanmoins, dans la mesure où ce sport qui intéressait essentiellement deux pays à l’époque, s’exporte désormais partout dans le monde, aussi bien en Amérique qu’en Asie en passant même par l’Afrique. La WPT avait d’ailleurs organisé en 2019 en match en Egypte, avec les pyramides pour toile de fond ; un cadre exceptionnel pour un sport à la croissance tout aussi exceptionnelle.
A noter également que si le padel s’exporte particulièrement bien, c’est très certainement grâce aux ambassadeurs VIP venus d’autres disciplines dont il dispose, tels que Jügen Klopp, Neymar ou encore Zidane, qui n’hésitent pas à s’afficher sur les réseaux sociaux, une raquette à la main.
Un major qui devrait rapporter gros
L’autre belle avancée se situe du côté des compétitions. Si lorsqu’on évoque un évènement sportif mondial en 2022 se déroulant au Qatar, tout le monde pense à la coupe du monde de football, les fans de raquettes peuvent se réjouir, ils auront également droit à leur tournoi : le Padel Qatar Major.
Financée par QSI (le fonds d’investissement propriétaire du PSG), cette compétition souhaite marquer le coup financièrement parlant, avec à la clé, une dotation de 525 000€. Une somme loin de ce que l’on retrouve dans le monde du tennis certes, mais un net progrès malgré tout.
Auparavant, les meilleurs joueurs du monde de padel étaient liés à la World Padel Tour, qui non seulement obligeait ses membres à participer à l’ensemble des tournois organisés sous peine d’amendes, dont le montant se situerait entre 300 000 et 500 000 €, mais les primes versées aux sportifs étaient relativement modestes pour un sport commençant à prendre une telle envergure.
Ainsi, les principaux intéressés ont alors décidé, en octobre 2021, de créer leur propre fédération, la PPA, présidée par le numéro un mondial actuel Alejandro Galán, et d’engager une bataille juridique dans l’espoir de faire annuler leurs contrats auprès de la WPT.
En 2021, le binôme occupant le sommet du classement mondial, Alejandro Galán et Juan Lebrón, avait remporté 113 595 € en prize money (chacun). Un montant qui diminue rapidement si l’on descend dans le classement, car les n°11 & 12 mondiaux, Juan Tello et Federico Chingotto avaient remporté 57 979 € chacun, quant à Momo Gonzalez, pourtant n°16 mondial, il n’avait remporté que 33 477 €, le tout bien sûr, hors sponsoring.