Si l’année 2019 commence dans un contexte social et économique compliqué, celui-ci pourrait contribuer à maintenir les taux de crédit à leur bas niveau. Lors de sa première réunion de l’année, la Banque centrale européenne a laissé ses taux dicteurs inchangés et laissé entendre que la conjoncture n’était pas propice à une remontée à court terme. Un discours qui éloigne le spectre d’une hausse des taux de crédit en 2019, qui après de long mois de baisse, devraient bien finir un jour par remonter… mais pas dans l’immédiat.
Pas de hausse des taux de crédit avant l'été 2019 voire plus tard
La Banque centrale européenne a laissé ses taux inchangés lors de sa première réunion de l'année le 24 janvier et réaffirmé sans surprise qu’une hausse n’interviendrait pas avant cet été… En revanche, Mario Draghi, président de l’institution, a fait évoluer son discours en faisant part de ses incertitudes sur la conjoncture en Europe avec des risques pesant sur la croissance liés notamment au Brexit, mais également au contexte social tendu notamment en France. Compte tenu de ses prévisions de croissance qui devraient être revues à la baisse dans la zone euro, on peut s’attendre à une poursuite sur un horizon plus long de la politique accommodante de la BCE, celle-là même qui a contribué depuis plusieurs années à maintenir d’excellentes conditions de crédit en Europe et en premier lieu en France. C’est le premier élément qui nous laisse penser que les taux de crédit ne vont pas remonter significativement en 2019.
Le second, lié au premier, est la baisse des taux d’emprunt d’Etat à 10 ans, revenus à leur plus bas niveau depuis juillet 2018 à 0,6 % environ, contre 0,80 % fin 2018 et 0,90 % il y a un an, début 2018... Ce maintien des taux d’emprunt d’Etat à un niveau historiquement bas devrait permettre aux banques de continuer à mener une politique de taux de crédit attractifs sans trop rogner sur leurs marges, d’autant que, tant que les taux directeurs de la Banque centrale européenne n’augmenteront pas, elles continueront à obtenir d’excellences conditions de refinancement.
L'immobilier toujours une valeur refuge pour les Français
Enfin et c’est le troisième élément qui influe sur les taux de crédit, on note depuis le début du mois de janvier un climat général qui engendre un attentisme qu’on attribue également à la mise en place du prélèvement à la source et au mouvement des gilets jaunes. Cet attentisme impacte l’ensemble de l’économie, y compris le dynamisme du marché immobilier et la demande de crédit qui est actuellement plus faible qu’en janvier 2018. On note d’ailleurs un recul de la part des primo-accédants, passée de 42 % il y a un an à 37 % des acheteurs actuellement. Dans ce contexte de démarrage plus lent de l’activité depuis le début de l’année, les banques devraient maintenir des taux de crédit bas pour soutenir la demande… Mais ce début d’année erratique ne devrait pas durer… Pour l’ensemble de l’année 2019, nous ne sommes pas inquiets : l’immobilier demeure une valeur refuge pour les Français et de nombreux voyants restent au vert. Le marché devrait donc rapidement retrouver son dynamisme, notamment grâce au niveau bas des taux dont le spectre d’une remontée s’éloigne encore...