Internet : De moins en moins de spams en 2012

Cropped Favicon Economi Matin.jpg
Par Darya Gudkova Modifié le 3 février 2013 à 9h58

Les faits marquant

· Parmi les facteurs de baisse : montée en puissance des outils anti-spam et faible coût de la publicité sur les plates-formes légales
· La proportion d'e-mails accompagnés de pièces jointes malveillantes n'est qu'en léger recul, à 3,4 %.
· L'éventail des différents sujets utilisés comme titres des e-mails malveillants a été impressionnant en 2012
· Répartition géographique des sources de spam : le classement a changé
· Le spam est une manifestation de la cybercriminalité : si le spam chute, les autres formes de malware, eux, sont en hausse, telles que les malwares sousandroïd

La part du spam dans le trafic e-mail global n'a cessé de baisser tout au long de 2012, pour atteindre son niveau le plus bas en 5 ans. La moyenne sur l'année s'établit à 72,1 %, soit 8,2 points de moins qu'en 2011. Il s'agit d'un recul prolongé et substantiel sans précédent.

La principale raison de cette diminution des volumes de courriels indésirables tient au renforcement global de la protection antispam. Des filtres sont désormais en place sur la quasi-totalité des systèmes de messagerie, y compris gratuits. De même, de nombreuses messageries ont rendu obligatoires les signatures numériques DKIM (qui permettent de vérifier le domaine d'origine des e-mails). Un autre facteur réside dans le faible coût de la publicité sur les plates-formes légales. Avec l'émergence du Web 2.0, les supports publicitaires sur Internet sont devenus légion : bannières, publicité contextuelle, réseaux sociaux, blogs...

En dépit de la chute du pourcentage global de spam dans le trafic e-mail, la proportion d'e-mails accompagnés de pièces jointes malveillantes n'est qu'en léger recul, à 3,4 %. C'est l'éventail des différents sujets utilisés comme titres des e-mails malveillants qui a été impressionnant en 2012. Jusque-là, leurs auteurs envoyaient des messages sensés provenir d'hébergeurs, de réseaux sociaux, de services de livraison, d'établissements financiers ou d'administrations. En 2012, ils ont enrichi leur répertoire pour y inclure de faux messages issus de compagnies aériennes, de services de réservation d'hôtel ou encore des services de coupons.

Répartition géographique des sources de spam

2012 a vu certaines évolutions majeures dans les pays à l'origine de spam. La Chine, qui ne figurait même pas dans les 20 premières sources de spam en 2011, se classe en tête en 2012, représentant 19,5 % des e-mails non sollicités. Le spam provenant des Etats-Unis a augmenté de 13,5 points de pourcentage pour atteindre 15,6 %, ce qui suffit à hisser le pays en deuxième position. L'Asie demeure la principale région du monde émettrice de spam. Au cours de l'année, sa part dans le volume mondial de courriels indésirables a bondi de 11,2 points pour franchir les 50 %. En raison de la part accrue des Etats-Unis, l'Amérique du Nord entre dans le Top 10 avec 15,8 %, contre seulement 2 % en 2011. Parallèlement, le volume de spam issu d'Amérique latine a diminué de 8 points pour tomber à 11,8 %. L'Europe est également en recul. En 2012, la proportion totale de spam originaire de l'Ouest comme de l'Est du continent est descendue à 15,1 %, soit environ la moitié de celle enregistrée en 2011.

En 2012, le pourcentage de spam a régressé au fil de l'année et, au cours du dernier trimestre, est resté inférieur à 70 %. Cette baisse résulte d'un abandon progressif par les annonceurs des courriels non sollicités au profit d'autres moyens plus pratiques et légaux de promouvoir des produits et services. Cela ne veut pas dire pour autant que le spam soit en voie de disparition : les e-mails malveillants, frauduleux ou vantant des marchandises illicites ne peuvent pas migrer simplement ou facilement vers des plates-formes légales, en raison même de leur nature criminelle intrinsèque. Nous nous attendons donc à ce que le recul des volumes de spam en 2013 soit au mieux négligeable.


Laissez un commentaire
Cropped Favicon Economi Matin.jpg

Responsable du groupe d'analyse anti-spam chez Kaspersky Lab