« Trop riches pour être aidés, mais pas assez pour nous en sortir ». Voilà le sentiment d'une grande partie de ces Français vivant modestement, d'après une étude sur le "grand malaise des classes moyennes" menée par l'Ifop et par la Fondation Jean Jaurès, un think tank de gauche, et reprise par Challenges.
Les chiffres, qui portent sur le ressenti des gens interrogés et non sur une réalité économique objective, sont éloquents : le nombre de personnes se sentant « défavorisées » en France augmente de 2% par rapport à 2010 (à 6%), celui des personnes « modestes » augmente de 4% (à33%), tout comme celui des « classes moyennes inférieures » (à 28%), tandis que, de l'autre côté de la pyramide sociale et économique, les « classes moyennes supérieures » sont de moins en moins nombreuses, -2%, et le nombre de personnes s'estimant « favorisées ou aisées » reste stable, à 2% de la population française.
Derrière tous ces chiffes, une réalité : le sentiment d'appauvrissement. Comme l'explique Challenges, pour de nombreux Français, notamment issus des classes moyennes, l'ascenseur n'est plus en panne : il descend.
En somme, en moins de deux ans, le nombre de Français se disant défavorisés, appartenant aux catégories modestes et aux classes moyennes inférieures a augmenté de 10 points (passant à 67 %). Tandis que l'autre bloc constitué par les classes moyennes véritables, les classes moyennes supérieures et les favorisés ou les aisés a plongé de 43 % à 33 %.
D'où un ressentiment accru non seulement vis-à-vis des Français plus aisés qu'eux, mais aussi, et surtout, envers les Français plus pauvres qu'eux, qui seraient davantage soutenus par l'Etat via le filet de la protection sociale.
Les voilà prix entre deux feux, et constamment tirés vers le bas. Tel est du moins leur sentiment.