Depuis quelques années, les thèmes du développement durable et du changement climatique sont en tête de l'actualité et des préoccupations des entreprises, portés par les manifestations, les crises climatiques et la prise de conscience croissante de l'impact humain sur la planète.
Suite à la diffusion du documentaire d'Al Gore, Une vérité qui dérange, en 2006, l'image de l'ours polaire menacé par la fonte des glaces est alors devenue le symbole du changement climatique. Mais la crise financière de 2008 et la récession qu'elle a entraînée ont freiné tout progrès en la matière. Au cours de la décennie qui a suivi, nous avons observé ce recul de l'intérêt pour le sujet dans les recherches faites par nos clients sur gettyimages.com. L'ours polaire est passé de mode jusqu'en 2019, année où les recherches pour ce thème ont à nouveau augmenté fortement.
C'est donc avec une grande curiosité que nous avons interrogé les consommateurs pendant la crise de Covid-19 sur leur souci de l'environnement et les messages autour du développement durable afin de savoir si le désintérêt observé en 2008 allait se reproduire. Pour notre étude Visual GPS, nous avons donc enquêté dans le monde entier, avant et pendant la crise du coronavirus, pour voir si les attitudes avaient changé.
Et là, surprise ! Le développement durable et le climat ont autant d'importance aujourd'hui qu'ils en avaient avant la crise de Covid-19.
Fin 2019 et début 2020, la façon de traiter la planète et les autres personnes avait une forte influence sur le comportement des consommateurs. La quasi totalité des répondants (92 %) s'avouent vivement préoccupés par au moins un problème environnemental. La deuxième vague de l'enquête que nous venons tout juste de réaliser nous montre que, malgré la pandémie de Covid-19 et l'impact du confinement sur les économies partout dans le monde, l'opinion sur ces sujets n'a que très peu changé. En fait, 8 consommateurs sur 10 (81 %) attendent des entreprises qu'elles affichent leurs préoccupations environnementales dans leurs publicités et leurs communications.
Soulignons que ces attentes sont encore plus fortes chez les consommateurs seniors. Plus que toutes les autres tranches d'âge, ils se disent prêts à n'acheter que des marques qui s'efforcent d'être écoresponsables. Sachant qu'ils représentent près de la moitié des achats de biens de consommation – 49 % selon Nielsen – leurs attentes doivent trouver un écho visuel à leurs aspirations à un avenir meilleur, à vivre plus vieux et à adopter un mode de vie plus durable.
Au cours des dernières années, les principaux récits visuels autour du climat proposés par les médias tournent autour des incendies, de la pollution et des déchets plastiques. Par conséquence, les consommateurs sont majoritairement préoccupés par ces mêmes sujets et deux fois plus attirés par les images qui montrent l'impact de leurs propres actions sur la planète.
Tout cela prouve que la préoccupation pour l'environnement va durer.
Le défi que je lance au monde de la publicité est : comment, à partir de là, faire évoluer le récit visuel autour de la durabilité ? Les images symboliques de l'environnement ont joué un rôle important en permettant aux gens de comprendre rapidement un problème d'environnement. Il nous faut désormais aller au-delà de ces images symboliques.
En ces temps curieux qui sont les nôtres, nous pouvons nous féliciter du fait que la préoccupation pour l'environnement soit là pour durer. Les consommateurs l'ont compris. Montrons-leur à présent comment ils peuvent contribuer à résoudre les problèmes environnementaux !