Vae Victis. Sortir du CAC 40 est une forme de double peine. L'expulsion de l'indice vedette des valeurs boursières les plus recherchées et les plus échangées sanctionne bien souvent des performances en berne, un modèle économique en recherche de renouvellement, bref, une entreprise qui ne va pas bien, ce qui est malheureusement le cas d'Alcatel-Lucent depuis plusieurs années. Mais la double peine, c'est qu'en sortant de l'indice des quarante plus importantes valeurs de la place de Paris, une entreprise se retrouve sanctionnée en plus par les ventes massives de ses titres qui se trouvaient automatiquement dans les portefeuilles de bien des fonds de gestion, dont certains produits sont tout simplement composés... des valeurs du CAC !
Il faut dire qu'Alcatel-Lucent a vécu une véritable descente aux enfers en une dizaine d'années. Après la fusion du français Alcatel avec l'américain Lucent, le groupe avait atteint des sommets, son action grimpant jusqu'à 100 euros. L'auteur de ces lignes se souvent parfaitement des recommandations à l'achat d'Alcatel tarrabustées dans les médias économiques comme BFM. L'équipementier télécom, qui vendait aussi encore des téléphones mobiles dans des volumes significatifs et était classé parmi les constructeurs innovants qui comptaient, avait à l'époque la vista. Aujourd'hui, Alcatel-Lucent vaut 0,88 centimes d'euro. Sa capitalisation boursière ne dpasse pas 2 milliards. Le titre a perdu plus d'un quart de sa valeur depuis le début de l'année. Un énième plan social est en cours.
Qui pour remplacer Alcatel-Lucent ? Le comité des sages du CAC 40, baptisé "conseil scientifique des indices" pourrait remplacer l'équipementier télécom par un autre acteur du secteur, qui lui a le vent en poupe : Gemalto. Quand Alcatel-Lucent fournit des antennes aux opérateurs, un marché mature, et aujourd'hui sévérement attaqué par des chinois comme Huawhei pour les équipements nécessaires pour les nouveaux réseaux 4G, Gemalto est positionné sur un marché en croissance exponentielle : les cartes SIM et plus largement les cartes à puce. Son produit coûte quelques centimes aux opérateurs, mais il s'en vend des centaines de millions chaque année, quand les équipements télécoms coûtent quelques dizaines de milliers d'euros chacun, mais il ne s'en vend que uelques dizaines de milliers chaque année dans le monde..