Après Peugeot, Alcatel-Lucent risque à son tour de devoir quitter le CAC 40

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Par Jean-Baptiste Giraud Modifié le 6 décembre 2012 à 6h22

Vae Victis. Sortir du CAC 40 est une forme de double peine. L'expulsion de l'indice vedette des valeurs boursières les plus recherchées et les plus échangées sanctionne bien souvent des performances en berne, un modèle économique en recherche de renouvellement, bref, une entreprise qui ne va pas bien, ce qui est malheureusement le cas d'Alcatel-Lucent depuis plusieurs années. Mais la double peine, c'est qu'en sortant de l'indice des quarante plus importantes valeurs de la place de Paris, une entreprise se retrouve sanctionnée en plus par les ventes massives de ses titres qui se trouvaient automatiquement dans les portefeuilles de bien des fonds de gestion, dont certains produits sont tout simplement composés... des valeurs du CAC !

Il faut dire qu'Alcatel-Lucent a vécu une véritable descente aux enfers en une dizaine d'années. Après la fusion du français Alcatel avec l'américain Lucent, le groupe avait atteint des sommets, son action grimpant jusqu'à 100 euros. L'auteur de ces lignes se souvent parfaitement des recommandations à l'achat d'Alcatel tarrabustées dans les médias économiques comme BFM. L'équipementier télécom, qui vendait aussi encore des téléphones mobiles dans des volumes significatifs et était classé parmi les constructeurs innovants qui comptaient, avait à l'époque la vista. Aujourd'hui, Alcatel-Lucent vaut 0,88 centimes d'euro. Sa capitalisation boursière ne dpasse pas 2 milliards. Le titre a perdu plus d'un quart de sa valeur depuis le début de l'année. Un énième plan social est en cours.

Qui pour remplacer Alcatel-Lucent ? Le comité des sages du CAC 40, baptisé "conseil scientifique des indices" pourrait remplacer l'équipementier télécom par un autre acteur du secteur, qui lui a le vent en poupe : Gemalto. Quand Alcatel-Lucent fournit des antennes aux opérateurs, un marché mature, et aujourd'hui sévérement attaqué par des chinois comme Huawhei pour les équipements nécessaires pour les nouveaux réseaux 4G, Gemalto est positionné sur un marché en croissance exponentielle : les cartes SIM et plus largement les cartes à puce. Son produit coûte quelques centimes aux opérateurs, mais il s'en vend des centaines de millions chaque année, quand les équipements télécoms coûtent quelques dizaines de milliers d'euros chacun, mais il ne s'en vend que uelques dizaines de milliers chaque année dans le monde..

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Jean-Baptiste Giraud est le fondateur et directeur de la rédaction d'Economie Matin.  Jean-Baptiste Giraud a commencé sa carrière comme journaliste reporter à Radio France, puis a passé neuf ans à BFM comme reporter, matinalier, chroniqueur et intervieweur. En parallèle, il était également journaliste pour TF1, où il réalisait des reportages et des programmes courts diffusés en prime-time.  En 2004, il fonde Economie Matin, qui devient le premier hebdomadaire économique français. Celui-ci atteint une diffusion de 600.000 exemplaires (OJD) en juin 2006. Un fonds economique espagnol prendra le contrôle de l'hebdomadaire en 2007. Après avoir créé dans la foulée plusieurs entreprises (Versailles Events, Versailles+, Les Editions Digitales), Jean-Baptiste Giraud a participé en 2010/2011 au lancement du pure player Atlantico, dont il est resté rédacteur en chef pendant un an. En 2012, soliicité par un investisseur pour créer un pure-player économique,  il décide de relancer EconomieMatin sur Internet  avec les investisseurs historiques du premier tour de Economie Matin, version papier.  Éditorialiste économique sur Sud Radio de 2016 à 2018, Il a également présenté le « Mag de l’Eco » sur RTL de 2016 à 2019, et « Questions au saut du lit » toujours sur RTL, jusqu’en septembre 2021.  Jean-Baptiste Giraud est également l'auteur de nombreux ouvrages, dont « Dernière crise avant l’Apocalypse », paru chez Ring en 2021, mais aussi de "Combien ça coute, combien ça rapporte" (Eyrolles), "Les grands esprits ont toujours tort", "Pourquoi les rayures ont-elles des zèbres", "Pourquoi les bois ont-ils des cerfs", "Histoires bêtes" (Editions du Moment) ou encore du " Guide des bécébranchés" (L'Archipel).