Selon un sondage Tilder-LCI-OpinionWay daté du jeudi 28 juin 2012, Crise économique oblige, 49 % des Français pensent réduire leurs dépenses dans les mois à venir. La douce euphorie de l'élection présidentielle est retombée. Et les électeurs de gauche ne sont pas les derniers car parmi ces Français décidés à faire attention, la moitié a voté François Hollande au second tour des élections présidentielles.
Environ un tiers des sondés estime en revanche ne pas avoir à modifier son mode de vie et il est intéressant de noter que 31 % d'entre eux avaient une fois encore voté François Hollande aux dernières élections. Les 21 % restants du sondage sont dans le rouge et s'imaginent déjà puiser dans leurs économies, les électeurs de Nicolas Sarkozy les premiers.
Autre sujet du sondage mais qui suscite l'unanimité quasi-générale : les primes des Bleus lors des compétitions internationales de football. Après les récents déboires et les nouvelles polémiques de l'équipe de France, 90 % des sondés s'opposent aux primes, exorbitantes, versées aux joueurs. Les femmes (mais est-ce étonnant ?) y sont à 96 % favorables.
Et là, la couleur politique semble peu importer. Les électeurs de l'actuel président de la République comme ceux de Nicolas Sarkozy sont favorables à 91 % à la suppression de ces primes. Etonnamment, 8 % sont des électeurs de Jean-Luc Mélenchon et semblent préférer la beauté du sport au business qui gravite autour de cette discipline en s'opposant à la suppression des primes en question.
Retrouvez ci-dessous l'analyse de Frédéric Latrobe, de Tilder :
A quelques jours du discours de politique générale que Jean-Marc Ayrault va prononcer devant les députés, la question sur la modification des dépenses des Français dans les mois à venir est en réalité une question de confiance qui leur est posée. Derrière cette question, c’est l’impact de la crise sur la consommation qui apparaît, après le signal donné il y a deux jours par l’INSEE sur le pouvoir d’achat en 2012, en forte baisse.
Le sujet est là pour le gouvernement : sans confiance, pas de consommation et sans consommation, pas de croissance. Le discours du changement qui a pourtant fait l’élection ne se traduit donc pas, ou pas encore, par un retour de la confiance des ménages, ce qui est rare au lendemain d’une présidentielle et l’installation d’un nouvel exécutif. A ce jour, l’alternance politique n’est pas synonyme d’une alternative économique crédible et rassurante pour demain.
Dans les autres sujets d’actualité de la semaine, les résultats et la manière – les manières - de l’équipe de France de football à l’Euro ont aussi concentré l’attention. La question du versement de leurs primes est en réalité un débat d’opinion qui se poursuit sur la décence des rémunérations les plus élevées évidemment, mais aussi sur le prix du mérite, du talent et du succès.
Il y a en fait aujourd’hui trois valeurs de marché pour le « people business », qu’il s’agisse des sportifs, des artistes ou des dirigeants de grandes entreprises : une valeur contractuelle établie par la concurrence et la compétition ; une valeur d’image ajustée à la réputation et une valeur morale dépendant de plus en plus de l’acceptabilité de l’opinion publique. Ceux sont en fait les trois nouvelles règles de valorisation du talent aujourd’hui.
Plus contraignante car encore plus émotionnelle quand il s’agit du football et de l’équipe de France, cette grille est aussi celle aujourd’hui des dirigeants d’entreprise qui voient cette valeur « morale » de marché se traduire par l’imposition de critères de performance et d’éthique dont la communication financière ne peut plus faire abstraction.