Et si on réformait le SMIC ?

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Par Jérôme Dubus Modifié le 27 juin 2012 à 11h55

Avec le léger « coup de pouce » donné au SMIC, le Gouvernement a voulu à la fois respecter une promesse de campagne électorale et prendre en compte les difficultés économiques et financières rencontrées par les entreprises et notamment les PME et TPE. Au-delà du symbole, la mesure coûtera néanmoins environ 600 millions d’euros supplémentaires aux entreprises. Y aura-t-il un gain de pouvoir d’achat pour les salariés payés au SMIC et ceux qui gagnent jusqu’à 1,4 SMIC, la répercussion de l’augmentation s’effectuant jusqu’à ce niveau ? Rien n’est moins sûr car cette revalorisation sera largement gommée par l’augmentation des cotisations vieillesse pour financer le rétablissement du départ à 60 ans des salariés « carrières longues », et par la refiscalisation des heures supplémentaires.

Dans ces conditions, le SMIC a-t-il encore un intérêt, au-delà du signal politique ? Selon les nombreuses analyses menées par les économistes, toute augmentation du SMIC accroit le coût du travail (salaires et charges proportionnelles), évince encore plus les non-travailleurs, diminue la compétitivité des PME/TPE, rend encore plus nécessaire les allégements de charges et augmente l’écrasement des salaires. Il ne peut plus être considéré comme un acquis social, comme le fut à sa création en 1950 le SMIG, son ancêtre.

Il convient donc de le réformer plutôt que de l’augmenter. Plusieurs pistes peuvent être envisagées :

La plus essentielle consisterait à laisser les partenaires sociaux négocier des salaires par branche sans la contrainte du SMIC. Cela permettrait d’une part de mieux prendre en compte les spécificités des métiers (notamment les écarts de productivité) et d’autre part d’assurer la différenciation du salaire minimum par région. L’exemple de l’Allemagne est là pour le démontrer : les salariés commencent à récolter les fruits de la souplesse et de la modération salariale des 10 dernières années.

Une meilleure prise en compte de la spécificité du travail des jeunes : il s’agît d’instaurer une flexibilité des rémunérations en fonction de l’âge, pratiquée par tous nos pays voisins avec pour résultat un taux de chômage chez les moins de 25 ans largement inférieur au nôtre.

Enfin, il faut parallèlement alléger le coût du travail pour rapprocher le salaire net du salaire brut, le bas et le haut de la feuille de paye : c’est tout l’enjeu du transfert de certaines cotisations sociales employeurs et salariés vers d’autres types de prélèvements (TVA, CSG).

La réforme du SMIC ne doit pas être considérée comme un tabou : le « contrat social » qu’il est devenu ne doit plus être figé dans le marbre.

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Jérôme Dubus est conseiller de Paris (17ème arrondissement) et Secrétaire National de l'UMP.