Le dimanche 8 mars 2015 se tenait l'annuelle journée internationale des droits de la femme, souvent réduite à une "journée de la femme" durant laquelle on offre un bouquet de mimosas. Mais le problème des Droits de la Femme est plus important : surtout dans le monde du travail où le sexisme ordinaire est encore très présent. Et non, ce n'est pas forcément du harcèlement.
Respect, petits noms et rabaissement
C'était une étude de 2013 dont les résultats ont été rappelés dans un rapport sur l'égalité professionnelle rendu à la ministre des Affaires Sociales Marisol Touraine ce vendredi 6 mars 2015 qui s'était interrogée sur le sujet. Après avoir interviewé 15 000 salariés, l'étude montrait que 80% des femmes étaient sujette à du sexisme au travail.
S'il y avait des cas graves de réel harcèlement, la plupart du temps les femmes sont sujettes au "sexisme ordinaire", celui qu'on pratique sans même s'en rendre compte. 50% des femmes ont été au centre d'une ou plusieurs blagues entre collègues, par exemple.
Mais il y a aussi le fait d'appeler les femmes systématiquement par leur prénom ou encore le fait de leur donner des petits noms tels que "ma petite" qui rabaissent les femmes par rapport aux hommes. Résultat : selon l'étude de 2013 93% des salariées pensent que ces faits et gestes peuvent amoindrir leur sentiment d'efficacité.
Du sexisme hostile au sexisme masqué
Dans le rapport rendu ce vendredi 6 mars 2015 par le Conseil supérieur de l'égalité professionnel sont présentées une trentaine de solutions ou d'axes d'amélioration. Mais surtout sont différenciés trois types de sexisme qui ont la vie dure au boulot.
Le sexisme hostile est clairement dévalorisant : c'est le fait de faire jouer des clichés comme "les femmes sont nulles en mathématiques".
Le sexisme subtile et masqué fait entrer l'humour... on connait tous le classique "si elle est énervée c'est qu'elle doit avoir ses règles".
Et puis il y a le sexisme ambivalent, bienveillant : il prend souvent la forme de paternalisme ce qui a pour effet de rabaisser la femme.
L'omerta est omniprésente
Pour Marisol Touraine, qui a répondu aux questions de MetroNews, il n'y a pas vraiment une nécessité de durcir la loi qui est "beaucoup plus protectrice qu'on ne l'imagine". Mais il y a une nécessité de briser la loi du silence. Notamment dans le milieu du travail.
Reste que, selon une récente enquête publiée ce vendredi 6 mars 2015 menée par la Drees, encore 21% des Français pensent qu'une femme devrait rester à la maison et s'occuper des enfants et un quart des Français (femmes et hommes) estiment que l'Homme a encore une autorité naturelle plus forte dans le foyer.
Si la société est en train de changer, il reste encore du chemin à parcourir.