Plusieurs organisations patronales, dont le MEDEF, promettent de créer 200 000 emplois, dans une tribune publiée hier dans le Journal du Dimanche. Et comment comptent-elles s’y prendre ?!
Fini l'avance de frais
200 000 emplois, promis juré, pourvu que le gouvernement accepte de modifier une loi. Que demandent précisément les organisations patronales ? Explications.
Aujourd’hui, si vous faites appel à une femme de ménage, à une aide à domicile, à une nounou, vous réglez tout de suite son salaire et les charges et un an plus tard, l’Etat vous rembourse 50 % des sommes dépensées. Il s’agit là d’un mécanisme destiné à doper, un brin artificiellement, l’emploi par les particuliers.
Le problème, c’est que l’effet d’un tel dispositif ne se ressent qu’avec un an de retard. Si l’on doit augmenter le nombre d’heures d’aide ménagère, de garde d’enfants, il faut faire l’avance de l’intégralité de la dépense, pour ne revoir la moitié de l’argent qu’après 12 à 18 mois.
Les banques, plutôt que l'Etat
L’idée des organisations patronales qui interpellent le gouvernement est tout simplement de supprimer ce différé de remboursement. Mais comme les finances publiques sont en mauvais état, elles ne demandent pas à l’Etat de rembourser plus vite. Mais plus simplement de créer un mécanisme, en votant une loi, permettant aux banques de faire crédit de ces sommes aux particuliers employeurs.
Résultat, si vous dépensez 500 euros par mois en aide ménagère, il ne vous en coutera en fait que 250 euros, la différence étant aussitôt mise à disposition par votre banque, contre de petits intérêts, la banque étant remboursée l’année suivante par l’Etat.
« Innover pour redonner du pouvoir d'achat aux 4,5 millions de Français faisant appel chaque année aux services à la personne, relancerait l'activité du secteur et créerait environ 200 000 emplois », écrivent ainsi le président du Medef Pierre Gattaz, celui de la Fédération du Service aux Particuliers Maxime Aiach, Marie-Anne Barbat-Layani, la directrice-générale de la Fédération Bancaire Française, Sophie de Menthon, présidente du mouvement patronal ETHIC et Léonidas Kalogeropoulos, porte-parole des Chantiers de l'Entreprenalisme.
Il s'agit de « trouver une solution au problème de trésorerie des ménages lié au décalage dans le temps du remboursement du crédit d'impôt auquel ils ont droit, avancé lors de leur consommation de services à la personne ».
Le système semble simple, encore faut-il le mettre en place. Et pour cela, il faudra voter une loi. Et c’est souvent là que ça se complique.