Le Sénat a rejeté le plan de déconfinement présenté par le Premier Ministre Edouard Philippe le 4 mai 2020. Un vote symbolique qui n’aura pas d’impact sur la fin du confinement prévu le 11 mai.
La perte de confiance du Sénat
La stratégie de déconfinement présentée par Edouard Philippe a été rejetée à 89 voix contre 81 et 174 abstentions en majorité des élus LR. Un vote purement symbolique qui a pour but de montrer au gouvernement que le Sénat ne lui accorde pas sa confiance mais qui ne perturbera pas la remise en route du pays prévu le 11 mai.
La cause de ce refus de confiance, un pari jugé à « quitte ou double » par Bruno Retailleau chef de file des sénateurs LR. Il a d’ailleurs tenu à rappeler que depuis le début du mandat d’Emmanuel Macron les sénateurs des Républicains avaient toujours voté les textes du gouvernement avec bienveillance avant d’ajouter « Cette bienveillance vous l’avez mais la confiance que vous nous demandez aujourd’hui nous ne pouvons pas vous l’accorder aussi facilement ». L’opposition qu’elle soit de droite comme de gauche s’accorde à dire que le gouvernement a fait preuve de trop de contradictions et de « contrevérités » ces dernières semaines pour pouvoir prétendre à un vote de confiance de la part du Sénat.
Une défiance jugée dangereuse
Les Sénateurs de la République en Marche ont pour leur part fait bloc, unis derrière le gouvernement en votant unanimement en faveur du plan. Le Sénateur François Patriat chef de file de LaREM s’est dit « stupéfait par le manque d'unité nationale », tout en saluant la gestion de la crise et du déconfinement opéré par le gouvernement.
Sur son compte twitter LaREM a déploré ce « rejet du plan de déconfinement par le Sénat et regrette la démarche irresponsable qui a conduit une majorité de sénateurs à ne pas voter en sa faveur, plaçant les logiques politiciennes avant l’intérêt supérieur du pays. »
Un redémarrage essentiel
Le Premier ministre l’a souligné à plusieurs reprises, la France doit redémarrer aussi bien économiquement que socialement. Il a tenu à rappeler que pour de nombreux enfants le confinement était synonyme d’un probable « décrochage scolaire ». Il a également alarmé sur l’urgence de la situation face au déchirement de « notre tissu social » et qui « aggrave les difficultés que rencontrent certaines familles, certains secteurs, certains territoires ». Pour pallier cette situation il a souligné l’importance d’une reprise économique du pays: « la vie économique doit reprendre impérativement et rapidement, avec des aménagements, avec de la bonne volonté ». Une vie économique qui devrait redémarrer doucement dès le 11 mai, sans le soutien du Sénat.