Trois enseignements peuvent être tirés des résultats concernant l’opinion des Français sur le soutien de l’Union Européenne à hauteur de 100 milliards d’euros au système bancaire espagnol.
Tout d’abord, et malgré les possibles conséquences d’un tel soutien sur les finances françaises, sauver la zone euro trouve donc un écho relativement favorable dans l’opinion publique (56 % des Français approuvent le sauvetage des banques espagnoles). La communication volontariste du gouvernement français sur ce sujet peut donc se prévaloir d’un soutien politique de l’opinion, ce qui est essentiel dans les discussions actuelles au sein de l’Union Européenne, et singulièrement avec l’Allemagne.
C’est le deuxième enseignement : ce soutien de l’opinion conforte le Président de la République dans son bras de fer avec Angela Merkel, entre austérité et croissance. François Hollande est sur ce sujet en campagne européenne, en Espagne il y a quelques jours ou encore en Italie aujourd’hui. Angela Merkel le sait et c’est aussi pour cela qu’elle a rappelé, en amont du G20, qu’il ne fallait pas « surestimer les forces de l’Allemagne »…La bataille de conviction et de communication continue donc entre le Président français et la Chancelière allemande.
Enfin, cette acceptation de la solidarité financière européenne cache mal une vraie inquiétude des Français sur les risques systémiques qui pèsent sur la zone euro et sur ses systèmes bancaires nationaux. Il va falloir continuer à rassurer.
Concernant la politique économique et sociale du gouvernement, c’est un semi-état de grâce. Selon le sondage, 53 % des Français sont satisfaits de la politique économique du gouvernement Ayrault. Certes, ces premiers résultats sont symboliques.
Ils démontrent néanmoins un état d’esprit : les Français sont plutôt dans de bonnes dispositions. Malgré tout, ils peuvent être un peu déceptifs pour l’équipe en place car nous sommes encore en campagne et donc dans le temps des annonces. Très vite, nous allons entrer, dès cet été, dans le temps des mesures et ensuite des résultats. Ce sera une autre communication et donc, peut-être, une autre perception de la part de l’opinion publique française. A suivre avec cette question qui leur sera soumise tous les mois.