Des pilules rouges, blanches, jaunes à avaler tous les jours, au point d’avoir une boîte dédiée pour ne pas se tromper : voilà le quotidien de nombreux seniors.
Une surconsommation dangereuse
Certaines personnes âgées ingèrent des dizaines de médicaments chaque jour. La «polymédication», le fait de consommer au moins 7 médicaments en même temps de façon régulière, est un mal qui touche essentiellement les seniors souffrant de plusieurs maladies chroniques. En moyenne, ces derniers consomment 14 médicaments de façon régulière.
C'est ce que révèle le magazine 60 Millions de consommateurs, qui consacre à ce sujet délicat un article dans son magazine du mois d’octobre, et dont Le Figaro se fait l’écho. Le mensuel se base sur les résultats d’une étude menée en 2016 par Open Health, une société spécialisée dans la collecte et l’analyse de données de santé. Or cette « surconsommation peut entraîner des chutes et d’autres accidents graves (hémorragies...) et des hospitalisations ». Le remède pourrait-il être donc pire que le mal ?
L’étude met également en évidence que plus d’un médicament prescrit sur 10 a un service médical rendu jugé insuffisant (5 %) ou faible (6 %).
Alléger les ordonnances
Sans compter le risque d’interactions médicamenteuses. Ainsi, d’après l’étude, 8 % des personnes suivies combinent des anti-inflammatoires non stéroïdiens et des antithrombotiques, une pratique totalement contre-indiquée.
Il y a donc urgence à alléger les ordonnances, selon Gérard Raymond, président de la Fédération française des diabétiques, interrogé par l’AFP. Il faut aussi impérativement limiter l’automédication. Sous peine d’accroître le risque d’un problème de santé déclenché par la prise de médicaments anarchique.
D’après l’Assurance maladie, les accidents liés aux médicaments occasionnent 130 000 hospitalisations et 7 500 décès par an chez les personnes de plus de 65 ans.