Je m’inquiète des dernières propositions de l’Ordre National des Médecins ainsi que celles de la Conférence des Doyens des Universités de Médecine, prônant chacun des mesures contraignantes dans la gestion de la question difficile des déserts médicaux en France.
Je comprends que ces propositions aient provoqué le 25 juillet la suspension de la collaboration entre l’Inter Syndicat National des Internes des Hôpitaux et le Conseil National de l’Ordre des Médecins. Ces propositions sont inéquitables pour les jeunes générations de confrères.
Est-ce aux seuls jeunes médecins de subir l’absence totale de mesures que notre profession aurait du prendre depuis longtemps ?
Certes, devant l’apparition des déserts médicaux et son aggravation, il est légitime que le Conseil de l’Ordre puisse s’inquiéter, mais à qui la faute ? Nous savons depuis des années que ce problème serait un jour crucial.
Comment pouvons-nous demander aux jeunes de prendre les mesures que nous avons été incapables de prendre ? Où sont le courage et le partage ? J’en appelle à une autre méthode pour trouver les meilleures solutions à ce problème. Et, surtout, pour que les efforts soient partagés entre toutes les générations de médecins.
À cet effet, je rappelle une des bases fondamentales liant l’ensemble des praticiens la médecine : la confraternité. Nos jeunes confrères ne sauraient être tenus responsables des errements et du manque d’anticipation des « décideurs » quels qu’ils soient. Nous devons privilégier à chaque instant une démarche confraternelle ainsi que des échanges permettant des avancées incitatives plutôt que des décisions coercitives, vouées à l’échec.
Il y a plusieurs pistes pour inciter l’installation des jeunes médecins dans certaines zones, que ce soit le développement des maisons ou pôles de santé, une fiscalité avantageuse ou une augmentation du prix de la consultation.
Pourquoi ne pas travailler ensemble sur ces pistes ?