Dans certaines régions, on pratique les césariennes, les pontages, ou l’opération des vertèbres à tour de bras, et pas ailleurs. Une enquête, menée par la Fédération hospitalière de France (FHF) et publiée par le Journal du Dimanche, révèle que de nombreux actes médicaux sont pratiqués dans nos hôpitaux, alors qu’ils sont parfaitement inutiles !
Un nombre d'actes très variables d'une région à l'autre
La Fédération hospitalière de France, qui a fait de la pertinence des actes une de ses priorités, vient de publier une enquête sur la disparité des pratiques entre régions, qui confirme l’ampleur du recours aux actes inutiles. Les résultats sont sans appel : il est urgent de passer à l’action et les acteurs de santé comme les français sont prêts à changer leurs pratiques.
Quels sont exactement ces écarts ? Pour le savoir, la FHF a travaillé sur cinq actes : la césarienne, le pontage coronaire, la chirurgie du rachis, l’endoprothèse vasculaire et les interventions sur le cristallin, et a dressé un atlas sur les variations des pratiques en 2016. Les cartographies réalisées montrent que le recours à ces actes pour 100 000 habitants varie de façon très importante entre les régions.
A titre d’exemple : pour la chirurgie du rachis, le taux de recours en Ile de France est compris entre 102 et 128, alors qu’il varie de 177 à 192 en Bourgogne Franche-Comté. Pour l’endoprothèse vasculaire (sans infarctus du myocarde), la Bretagne affiche un taux de recours entre 160 et 214, tandis que l’Alsace Champagne Ardenne Lorraine montre un taux compris entre 272 et 353.
Ces disparités doivent être analysées afin d’en comprendre précisément les raisons. Mais surtout, elles soulignent la nécessité de s’emparer désormais de ce sujet pour des raisons de santé publique et économiques.
Une autre enquête, menée par la FHF, révèle que les acteurs de santé et les Français sont prêts à s’engager en faveur d’une plus grande pertinence des actes et examens médicaux. 943 Français, 3 002 Européens, 442 médecins et 134 directeurs d’hôpitaux ont répondu à cette enquête Odexa, et une majorité d’entre eux sont conscients que les actes médicaux non justifiés sont un problème contre lequel il faut lutter.
Lutter contre les actes médicaux inutiles
Ainsi 77% des Français pensent que lutter contre ces actes médicaux injustifiés constitueraient un moyen efficace de faire faire des économies à notre système de santé ; 63% d’entre eux pensent que les actes médicaux non justifiés ou inutiles sont en augmentation et 34% des médecins pensent que plus de 20% des actes et examens médicaux ne sont pas justifiés (ils n’étaient que 20% en 2012 à le penser).
Avec ces deux nouvelles enquêtes, la FHF rappelle son engagement de longue date sur cette question. En mai dernier, la Fédération a signé la charte d’engagement en France de la campagne internationale Choosing Wisely®/ Choisir avec soin. « Le principe est d’identifier par spécialité, des prescriptions pour lesquelles la balance bénéfice/risque doit être évaluée et le risque de non pertinence est réel » rappelle Frédéric Valletoux, président de la FHF.