« Allô docteur, vous me voyez bien ? Merci pour ce Skype ». Bientôt, les consultations médicales à distance, en vidéo par exemple, pourraient être remboursées par la Sécurité sociale.
Une téléconsultation, un acte médical comme un autre ?
C’est une petite révolution qui est en train de se préparer en matière de santé publique. Le remboursement des consultations à distance n’était pourtant pas gagné d’avance car pendant longtemps, une partie des professionnels de santé se sont opposés à l’idée que des téléconsultations médicales puissent être considérées comme des actes médicaux valides à part entière.
Les points les plus cruciaux étant l’assurance de l’identité réelle du patient qui consulte par le biais d’une connexion vidéo. Et deuxio, la garantie que la prescription de médicaments, quand prescription il y a, ne donne pas libre cours à un trafic.
Mais ces réserves sont manifestement enterrées, puisque les syndicats représentatifs des médecins ont rendez-vous aujourd’hui au siège de la Caisse Nationale d’Assurance Maladie (CNAM) pour discuter des conditions dans lesquelles les téléconsultations pourraient devenir légales et remboursées très bientôt.
Quel tarif pour une téléconsultation ?
Les médecins demandent que sur le plan financier une téléconsultation soit payée au même prix qu’une consultation classique. Ils estiment qu’elle ne prendra pas moins de temps au médecin qui la pratique et qu’il n’y a donc pas de raison qu’elle leur rapporte moins.
Ainsi ce sont bien 25 euros dont il est question pour l’instant par consultation. Mais ils réclament aussi qu’une téléconsultation plus longue, appelée « consultation complexe », qui sert par exemple à parler contraception pour la première fois avec une jeune fille, ou à soigner un patient atteint d’un cancer, soit payée plus cher. Idéalement 46 euros, comme pour les consultations complexes en chair et en os.
L’intérêt de la reconnaissance des téléconsultations c’est que cela pourrait devenir rapidement une réponse, au moins partielle, au problème des déserts médicaux. Si ne serait-ce que 10 à 20 % des médecins qui ne sont pas déjà débordés par leur clientèle prenaient quelques téléconsultations en charge par semaine, les déserts médicaux seraient beaucoup moins désertiques.
Reste que pour certaines consultations, il manquera toujours au médecin l’auscultation « pour de vrai » avec les mains, les yeux dans les yeux, avec le patient. Pour cela il faudra continuer à se déplacer et à prendre son mal en patience s’il y a la queue au cabinet.