L'émotion était vive chez les syndicats du groupe PSA ainsi que dans le monde politique, lorsque le constructeur automobile a annoncé son intention de faire appel à des salariés polonais pour renforcer les équipes du site d'Hordain, dans le Nord. PSA fait marche arrière.
270 salariés polonais de l'usine PSA de Gliwice, qui produit des Opel Astra, devaient prêter main forte aux équipes de l'usine française d'Hordain, dans le Nord. PSA s'était engagé à les loger dans la région, et à les payer selon la convention collective française du secteur pour une mission de trois mois. Pour justifier cette initiative, PSA a mis en avant la « crise économique brutale » engendrée par la pandémie de coronavirus, et la nécessité de réagir « avec agilité et efficience », pour assurer la pérennité de l'entreprise. L'annonce faite jeudi 11 juin durant un comité social et économique a eu du mal à passer auprès des syndicats, des politiques et du gouvernement.
Le gouvernement fait pression
Si la CFTC a dit comprendre la logique économique, l'organisation a également indiqué que PSA avait une « responsabilité sociale » et que le rapport entre logique économique et logique sociale devait être équilibré. Du côté de la CGT, on met le gouvernement et la direction du groupe dans le même sac, en estimant que Muriel Pénicaud, la ministre du Travail, est du même côté que l'entreprise. Il faut pourtant croire que la pression du gouvernement a finalement fait son effet : le constructeur automobile a en effet fait marche arrière. Le groupe fera finalement appel à des intérimaires.
Protéger l'emploi en France
« Dans la situation actuelle, les entreprises doivent tout faire pour protéger l'emploi en France », a expliqué le ministère du Travail. Muriel Pénicaud et Bruno Le Maire ont demandé à PSA de renoncer à cette opération et « d'embaucher en priorité les intérimaires ». Carlos Tavares, le patron de PSA, a indiqué qu'il reviendrait sur sa décision. À PSA Hordain, on indique avoir travaillé à une solution alternative « compte tenu de l'émotion que ce sujet suscite, ce que nous comprenons dans le contexte actuel du pays ». L'équipe supplémentaire sera donc composée en majorité d'intérimaires.