La "drôle de guerre" opposant l'Ukraine à la Russie ne se cantonne pas aux incursions de soldats russes sur le sol ukrainien pour venir en aide aux milices pro-russes du Donbass. Mocou et Kiev s'affrontent également par médias interposés.
Dernier épisode en date, la menace de coupure des livraisons de gaz russe à l'Europe, menace brandie par... Kiev, accusant Moscou de préparer ces représailles en douce. Réponse de Moscou ? C'est Kiev qui prévoit de prélever du gaz pour son propre usage sur les livraisons de gaz russe à l'Europe transitant par l'Ukraine ! Une grande partie du gaz russe consommé par les pays européens transite en effet par le territoire ukrainien. C'est le cas en particulier de l'Allemagne, même si un autre gazoduc (North Stream) contourne l'Ukraine par le nord et alimente la République Fédérale.
Gérard Mestrallet, le PDG de GDF Suez, a déclaré "pas crédible" l'hypothèse d'une coupure des livraisons de gaz russe à l'Europe : "s'arrêter de vendre à ceux qui paient, ce n'est pas vraiment l'intérêt de la Russie" alors que "l'Europe est son premier acheteur". En revanche, il pense tout à fait possible que Moscou maintienne la coupure de ses livraisons de gaz à l'Ukraine, en vigueur depuis juin. Non seulement pour faire pression sur Kiev et l'empêcher de réagir à l'annexion de la Crimée et à la tentative de prise de contrôle de l'Est du pays, mais aussi et avant tout parce que l'Ukraine doit plusieurs milliards de dollars d'arriérés de factures impayées à Gazprom, le conglomérat russse exportateur de gaz.