Début juillet 2021, le groupe AFNOR a annoncé la mise en place de « Responsibility Europe », un nouveau label international de responsabilité sociétale des entreprises (RSE). Créé conjointement avec ses homologues luxembourgeois, l’INDR et suisse, l’Ecoparc, ce label aspire à apporter une reconnaissance internationale aux entreprises qui souhaitent démontrer leurs efforts de RSE hors des frontières nationales.
Il réunit notamment des labels RSE bâtis sur la norme ISO 26000, relative à la responsabilité sociétale et alignés avec les 17 objectifs de développement durables (ODD) fixés par les Etats membres des Nations unies en 2015, pour 2030. Selon l’AFNOR, à date, plus de 500 entreprises sont labellisées au niveau national et 2 500 engagées dans une démarche de labellisation RSE. La responsabilité sociétale des entreprises reste plus que jamais au cœur de l’actualité des entreprises. Entre axe de réflexion et véritable politique d’investissement, les entreprises tentent en effet de plus en plus de lier leurs impératifs économiques à leurs engagements avec la planète. Par ailleurs, la pression sociale et politique, pour démontrer leurs efforts dans ce sens, s’accentue autour des entreprises.
Les objectifs des Nations Unies et l’initiative de l’AFNOR doivent constituer la pierre angulaire des investissements des entreprises pour les années à venir afin de rester compétitives et performantes.
Si la responsabilité sociétale des entreprises n’est pas un concept nouveau, elle met toutefois du temps à concrètement s’installer et n’a pas toujours été prise en compte par de nombreuses entreprises. Pourtant, la RSE est devenue, ces dernières années, une tendance de fond et les entrepreneurs sont de plus en plus engagés dans cette "course pour la planète", conscients des enjeux économiques qui en découlent. En d’autres termes, la performance dépend de plus en plus des engagements. Et cela s’est révélé d’autant plus vrai avec la pandémie de Covid-19. Les enjeux climatiques combinés à la réalité de l’impact de la société de consommation sur la planète ont en effet conduit les gouvernements à enjoindre les entreprises à prendre ces mesures plus au sérieux, à ne pas seulement "cocher la case" RSE pour leurs investisseurs ou leurs relations publiques. De plus en plus d’initiatives encouragent ainsi les entreprises à s’impliquer davantage ensemble, à l’instar de ce nouveau label.
Nous avons vu des changements initiaux dans le monde de la grande consommation, les marques étant plus à l’écoute des consommateurs, de leur souhait de consommer plus responsables, ont adapté leur offre et leur communication. Le monde de l’entreprise suit la même trajectoire. Les employés recherchent du sens et de la valeur dans leur emploi et les dirigeants doivent susciter cet engagement, prendre des initiatives en phase avec les tendances afin d’assurer la pérennité de leur organisation. La RSE s’inscrit dans cette démarche, et constitue d’une certaine manière une nouvelle forme de génération de revenus basée sur l’impact, sur l’éthique.
Dans cette démarche, la transformation digitale constitue un accélérateur pour les initiatives RSE des entreprises. En effet, le cloud et les outils en mode SaaS se sont répandus avec la pandémie et le basculement des employés en télétravail. L’impact sur l’environnement a été visible immédiatement : accès centralisé aux données, des documents numérisés, moins d’impressions, moins de déplacements grâce à la virtualisation des échanges et aux outils de communication unifiées, sont autant d’exemples ayant permis de réduire l’empreinte écologique de nombreuses entreprises. La crise sanitaire a permis aux entreprises de prendre du recul sur leur responsabilité et de remettre les curseurs aux bons niveaux.
Si la crise sanitaire s’est révélée éprouvante depuis mars 2020, elle a également permis aux dirigeants de prendre des décisions éclairées sur la manière dont ils souhaitent entreprendre pour les prochaines années, car selon la définition du terme grec "krisis", la crise est aussi l’opportunité de se trouver à la croisée des chemins et de faire un choix. Les technologies dites propres et responsables contribueront activement aux initiatives qui permettront aux entreprises d’être plus responsables d’ici 2030.