Dans une zone marquée par un euroscepticisme manifeste, la position adoptée par le patronat britannique détonne. La confédération patronale CBI, à l’occasion de l’ouverture de sa conférence annuelle, s’est en effet posée en défenseur de l’appartenance à l’Union européenne.
Les patrons britanniques ont souligné les avantages économiques d’un maintien dans une Europe réformée, et mis en garde contre toute velléité de sortie de l’Union, scénario qui aboutirait inévitablement à une perte d’influence pour la Grande-Bretagne.
Alors que les citoyens britanniques se montrent septiques à l’égard des avantages supposés de l’appartenance à l’Union européenne, ou du moins divisés sur la question, les entreprises ne semblent pas du même avis.
Les entreprises unanimes sur la nécessité de se maintenir dans l'Union européenne
La Confederation of British Industries (CBI), organisation patronale britannique, qui a ouvert ce lundi 4 novembre son congrès annuel, s’est montrée claire sur sa position vis-à-vis de l’Europe : la Grande-Bretagne doit se maintenir dans une Union européenne réformée. Les dix mois de travail de la confédération patronale sur la question ont abouti à la production d’un rapport de 180 pages faisant état des vertus de l’Europe.
Pour attester du consensus des patrons, John Cridland, directeur général de la CBI, a declaré :« Nous avons examiné les avantages et inconvénients de l'adhésion à l'UE, au-delà de la rhétorique politique, et les entreprises britanniques sont sans équivoque : le marché unique est fondamental pour notre avenir. » Avant d’ajouter : « Nous sommes mieux dans une UE réformée qu'en dehors et sans influence. »
Pour la principale organisation patronale d'outre-Manche, le choix ne se pose même pas entre une sortie et un maintien dans l’Union européenne.
Un avantage économique certain
La CBI s’est appuyée sur l’impact positif de l’appartenance à l’Union européenne pour rendre ses conclusions. L’organisation estime par exemple que les gains issus de l’appartenance à l’Union représentent 4 à 5 % du produit intérieur brut de la Grande-Bretagne chaque année. Ce qui représente selon le rapport entre 62 et 78 milliards de livres.
Les exportations britanniques sont très nettement stimulées par l’accès à un marché de 500 millions de personnes, sans qu’aucune barrière douanière ne vienne entraver le développement des échanges. Il ne fait aucun doute qu’une sortie de l’Union européenne conduirait à une perte d’influence de la Grande-Bretagne.
Sans parler du fait que le pays devrait renégocier de nombreux traités commerciaux pour continuer à commercer avec des pays partenaires dans de bonnes conditions.
Pour la Confédération il s’agit bien de rester dans une Europe « réformée »
Ce plaidoyer de la CBI en faveur de l’Europe ne signifie bien sûr pas que l’organisation se satisfait des conditions actuelles de l’Union européenne. Elle a souligné qu’il était nécessaire pour la Grande-Bretagne de se maintenir, certes, mais dans une Union européenne réformée.
Il s’agit pour les patrons d'outre-Manche de lutter contre ce que la Confédération nomme« l'extension rampante de l'autorité européenne. » Le cadre juridique devra être plus favorable aux entreprises et laisser aux Etats le soin de fixer toutes les modalités relatives à l’emploi sur leur territoire.
En cela, la position du patronat ne diffère pas de celle du Premier ministre David Cameron qui souhaite que son pays se maintienne dans l’Union mais parvienne à changer certaines de ses modalités.
Le rapport souligne le fait que même si la Grande-Bretagne sortait de la zone euro, elle devrait toujours se conformer à de nombreuses règles contraignantes, tout en ne possédant plus de droit de regard quant à leur élaboration.
Pour rappel, David Cameron a proposé il y a quelques mois, s’il se maintient au pouvoir, un référendum sur l’appartenance à l’Union européenne, avant la fin 2017.
Plus d'articles sur JOL Press