Pas de blocage du pays, mais de sérieux embêtements à prévoir pour les entreprises… et tout particulièrement pour celles qui font transiter leurs marchandises par les routes. C’est la promesse des conducteurs routiers qui ont entamé dimanche 15 mars, un mouvement de grève.
L’intersyndicale, qui regroupe tous les syndicats des routiers (CFDT, CGT, FO, CFTC, CFE-CGC), s’est mise d’accord pour une série d’actions sur tout le territoire. Il ne s’agit pas de bloquer le pays, rassure Thierry Douine de la CFTC. Mais de pousser les patrons à revenir à la table des négociations.
Moins que le Smic
Les discussions achoppent sur les grilles salariales dans le transport routier des marchandises. Gelés depuis 2012, les minima conventionnels (à l’exception d’un seul) sont désormais en dessous du salaire minimum. Les négociations pour rehausser les salaires sont bloquées depuis le 9 février.
Les syndicats des routiers ont baissé leurs exigences en acceptant de ne pas faire du plafond minimum de 10 euros de l’heure (pour les plus bas coefficients) un casus belli. Les principales représentations du patronat (Unostra, TLF et FNTR) ont mis sur la table deux propositions : 9,62 euros pour les plus bas coefficients, 9,89 euros pour les plus hauts. Dans le premier cas, c’est un centime de plus que le Smic… Actuellement, le plus bas coefficient est fixé à 9,43 euros.
Rude concurrence européenne
Le déblocage du mouvement pourrait intervenir via un accord avec le syndicat OTRE, mieux disposé à la discussion. Mais le problème plus global reste la concurrence intra-européenne, où des conducteurs moins bien payés peuvent rouler en France. La loi Macron, en discussion au Sénat, vise à obliger les sociétés de routiers à rémunérer leurs chauffeurs au même niveau que leurs homologues français. Cette proposition ne règle pas pour autant les autres problèmes de la profession.