Les observateurs de la Bourse l’ont remarqué : depuis le krach boursier de mars 2020 lié à la première vague pandémique, les marchés ont repris des couleurs… et ont battu des records. Il suffit de regarder la valorisation d’Apple, qui a dépassé les 3.000 milliards de dollars, ou encore celle de Tesla pour le confirmer. Le CAC40 a dépassé les 7.000 points, et les indices américains ont battu des records… En Bourse, en somme, tout va bien. Trop bien, peut-être : la Banque de France met en garde : le risque de krach est réel… et en hausse.
La Bourse et les valorisations élevées : premier risque du système financier en France
Dans son rapport d’évaluation des risques du système financier français, publié le 10 janvier 2021, la Banque de France dévoile son inquiétude : les « valorisations de marché élevées » représentent le premier risque pour l’économie française. Un risque jugé « très élevé », dont la tendance est en hausse… de tous les risques, comme le micro-endettement, la rentabilité des banques ou encore les menaces internet et le changement climatique, seules les valorisations élevées sont jugées à « risque très élevé » à court ou moyen terme.
La Banque de France s’inquiète notamment d’un risque de krach boursier, ou, comme elle l’appelle, « un retournement du marché des actions ». Pour la BdF : cette chute en Bourse, si abrupte, « pourrait mettre en difficulté certains acteurs non bancaires, notamment les fonds d’investissement qui ont recours à l’effet de levier ».
Après la hausse, la chute de la Bourse ?
Il faut dire que les valorisations boursières battent des records, et que le CAC40 a grimpé plus que ses homologues. « En 2021, le CAC 40 a progressé de 29%, contre 22% pour le Stoxx 600 et 27% pour le S&P 500 », écrit la Banque de France. De quoi faire craindre une bulle financière en France .
Surtout que cette hausse en Bourse est liée, certes, à la « réouverture des économies » après la première vague de Covid-19 et le premier confinement, mais aussi par « le soutien sans précédent des politiques monétaires et budgétaires ». Des politiques qui se dirigent doucement mais sûrement vers une fin certaine, le gouvernement français ayant déjà déclaré à plusieurs reprises la fin du « quoi qu’il en coûte », à jamais.
Un risque systémique plane sur l’économie mondiale
L’inquiétude liée au risque pour les fonds d’investissement, les premiers concernés en cas de changement majeur et abrupt de la dynamique boursière, pourraient avoir des conséquences systémiques, à l’instar de ce qu’a connu l’économie mondiale en 2008 avec la crise des subprimes. « Ces valorisations élevées sont de nature à favoriser, dans l'hypothèse d'un retournement majeur, la contagion entre des segments de marché distincts », écrit dans son rapport la Banque de France.
Au risque boursier s’ajoute le risque pour le secteur énergétique de la forte hausse des prix sur les marchés de gros, qui pourraient conduire à des difficultés voire des faillites de certains fournisseurs, estime la Banque de France.
Sans compter que la pandémie de Covid-19 ne cesse de surprendre les scientifiques, étant capable de rebondir fortement à tout moment, comme c’est le cas depuis la fin de l’année 2021 avec le variant Omicron.