La prime d’activité est un nouveau dispositif lancé par le gouvernement début janvier. Il a pour vocation de remplacer la prime pour l’emploi (PPE) et le RSA activité. La mesure rencontre un succès tel que les risques de dérapages budgétaires sont à craindre.
La prime d’activité est un revenu complémentaire dont l’objectif est d’aider les salariés modestes ou qui gagnent très peu. Le montant versé en moyenne par mois pour un bénéficiaire est de 164 euros. Pas grand chose dans l’absolu, mais cette somme représente un moyen important, parfois vital, de joindre les deux bouts.
La moitié de 4 millions de foyers éligibles
À l’origine, le gouvernement tablait que sur les 4 millions de foyers éligibles (ce qui représente 5,6 millions de personnes), seulement la moitié allait en faire la demande. La prime d’activité n’est pas encore victime de son succès, mais le dispositif fonctionne à plein : ce sont 3,8 millions de foyers qui s’y sont inscrits, soit pratiquement le seuil prévu par le gouvernement pour cette année.
L’exécutif avait prévu un budget de 4 milliards d’euros pour soutenir les bénéficiaires de la prime d’activité. Ces derniers étant plus nombreux que prévu, l’enveloppe devra être plus importante : le secrétaire d’État au Budget, Christian Eckert, a admis que la mesure coûtera plus cher en 2016.
Une dépense supplémentaire dans le budget
La dépense supplémentaire est encore limitée : au lieu de 4 milliards, le secrétaire d’État parle de 4,2 milliards d’euros. « Nos dernières estimations laissent entendre qu'il pourrait y avoir un besoin supplémentaire de l'ordre de 200 millions d'euros », a-t-il expliqué alors qu’il était interrogé par la commission des Finances de l’Assemblée nationale.
Il y aura donc bien un dépassement « probable », dit Christian Eckert, du budget prévu pour ce dispositif, mais il s’emploie à en minimiser l’impact : « Ça ne sera pas un dépassement massif comme je l'entends dire parfois ». Le gouvernement saura « dégager les crédits nécessaires », rassure-t-il. Mais que se passera-t-il si le nombre de bénéficiaires continue de progresser ? Voilà qui risque de devenir un sérieux casse-tête, un de plus, pour le budget.