C'est la première fois depuis sa création en 2014 que le comité de suivi des retraites se permet de dire qu'il faut procéder à quelques "ajustements", afin de sortir les comptes du système de retraites du rouge...
Viser "une trajectoire d’équilibre"
Le comité de suivi des retraites est une instance indépendante, chargée de rendre chaque année, au plus tard le 15 juillet, un avis annuel et public dans lequel il indique s’il considère que le système de retraite s’éloigne de façon significative des objectifs définis par la loi.
Or cette fois, le comité estime que « malgré des signaux économiques favorables et l’amélioration des soldes depuis 2010, le retour à l’équilibre du régime général et du fonds de solidarité vieillesse n’est plus envisagé à court terme ». C’est bien simple : même à long terme, le système des retraites ne retrouverait pas l’équilibre en cas de croissance de la productivité inférieure à 1,5 % par an, dixit le comité.
C'est pourquoi le comité, qui a remis au Premier ministre et à la ministre des Solidarités et de la Santé son avis, « recommande au Gouvernement de prendre les mesures nécessaires, afin de ramener le système sur une trajectoire d’équilibre ». Cependant, le comité ne fait pas de recommandation précise sur le calendrier, qui dépend de divers arbitrages qui reviennent au Gouvernement.
Sortir les comptes du rouge
Mais il est possible, assure t-il, de procéder à des « ajustements (…) de plusieurs manières » afin de sortir les comptes de la zone rouge.
Parmi les pistes de réflexion livrées, « des mesures de pilotage financier, afin de freiner la dégradation du solde annoncée, telle qu’une sous-indexation des pensions » ou encore « des mesures visant à rétablir l’équité entre générations ».
Le comité estime en conclusion que le système français de retraites continue à garantir, aujourd’hui et en moyenne, un niveau de vie satisfaisant aux retraités. La situation relative des femmes continue à s’améliorer en raison, principalement, de l’allongement de leurs durées de carrière.
Les réformes des retraites successives ont permis un rapprochement sensible de la situation des fonctionnaires sédentaires et des salariés du secteur privé. Des écarts significatifs de traitement, au sein de la fonction publique, subsistent toutefois et les catégories dites actives conservent des avantages importants à la fois par rapport aux salariés du secteur privé et par rapport aux autres fonctionnaires.
De quoi donner quelques idées à Emmanuel Macron, qui a justement promis durant la campagne présidentielle de réformer en profondeur le système des retraites ?!